La 2ᵉ édition du West Africa Sustainable Finance & Investment Forum (WASFIF 2025), le Forum Ouest-Africain sur la Finance et l’Investissement Durables, s’est ouverte jeudi 30 octobre 2025 à Dakar. Invité spécial, Dr Edoh Kossi AMENOUNVE, Directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a livré un discours magistral dans une keynote speech, sur le thème : « La finance durable en Afrique, quels leviers pour l’accélération du développement de notre Continent ? ».
Abdul Wahab ADO
« La finance verte, instrument de financement des économies de l’Union ». C’est le thème sur lequel se déroule le WASFIF 2025 organisé par l’Autorité des Marchés Financiers de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (AMF-UMOA). Décideurs publics, investisseurs institutionnels, acteurs du secteur privé et partenaires techniques sont réunis autour d’un objectif commun : accélérer la transition vers une finance durable et inclusive au sein de l’Union.
Dans son intervention, Dr Edoh Kossi AMENOUNVE, le Directeur général de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), a souligné l’urgence d’intégrer les principes de durabilité dans les politiques économiques et financières de notre continent. « Face à la montée des besoins de financement de l’Afrique, multipliés par quatre au cours des vingt-cinq dernières années (estimés à 1 637 Mds USD en 2025), et à la baisse de l’aide publique au développement (-4,8 % depuis 2020) ainsi que la faible mobilisation des IDE (moins de 2 % capté en moyenne depuis 20 ans), il a plaidé pour une mobilisation accrue des ressources issues de la finance durable afin de soutenir la transformation structurelle et la croissance inclusive du continent.

Le patron de la BRVM a mis en lumière six piliers essentiels pour l’essor de la finance durable en Afrique à savoir : (i) le développement de la finance sociale, axée sur l’égalité du genre et la jeunesse, (ii) le renforcement de la finance inclusive pour un meilleur accès aux services financiers, (iii) la révision du cadre réglementaire pour susciter une meilleure intervention des investisseurs institutionnels, (iv) l’amélioration de la transparence et du reporting, (v) la création d’une catégorie d’investisseurs d’impact, et (vi) la mobilisation de l’épargne locale grâce à des produits innovants.
Les défis à relever

Dr Edoh Kossi AMENOUNVE a insisté sur l’importance de développer l’Asset Management (la gestion d’actifs) en Afrique, de lui donner les moyens de collecter massivement l’épargne et de professionnaliser hautement ses activités pour en faire un grand pourvoyeur de ressources à long terme et de liquidité sur les marchés financiers africains. Les exemples sont légion en Amérique du Nord (BlackRock aux États-Unis avec 13 500 Mds USD d’actifs sous gestion, la CDPQ au Canada avec 354,72 Mds USD sous gestion, le LGIM en Angleterre avec 1 315,7 Mds USD sous gestion). Leur action dans le coté comme le non coté est déterminante dans la souveraineté économique.

Dans sa keynote speech Dr Edoh Kossi AMENOUNVE a partagé aussi avec les participants sa conviction selon laquelle la mise en œuvre de ces piliers contribuera significativement à bâtir « une Afrique pacifiée, inclusive, dotée d’infrastructures idoines et capable de financer elle-même sa croissance à l’horizon 2050 ».
Pour lui, la finance durable doit s’appuyer sur les innovations de la finance digitale dont les évolutions sont impressionnantes : une capitalisation de 2 144 Mds USD de Bitcoin, 311 Mds USD de Stablecoins, 3 740 Mds USD de crypo-monnaies et une avancée significative de la monnaie digitale dans son ensemble (monnaie électronique, monnaie numérique, monnaie virtuelle) en circulation.

