À Casablanca, Edoh Kossi AMENOUNVE a appelé à “africaniser” les marchés boursiers pour mieux accompagner la montée en puissance des entreprises du continent.
Les 3 et 4 novembre 2025, Casablanca a accueilli l’édition 2025 de l’Africa Financial Summit (AFIS), placée sous le thème : « Libérons la puissance financière de l’Afrique – Il est temps de mobiliser à grande échelle les capitaux nationaux ». Plus de 1 200 dirigeants issus des secteurs de la banque, de l’assurance, des marchés de capitaux, des fintech, de la monnaie mobile et des autorités de régulation ont pris part à ce rendez-vous continental majeur consacré à l’avenir financier de l’Afrique.
« Attirer davantage d’entreprises à capitaux africains »
Invité à intervenir lors du panel intitulé « Relancer les marchés boursiers africains : forger des entreprises familiales cotées aux ambitions panafricaines », Edoh Kossi AMENOUNVE, Directeur général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), a partagé sa vision d’un marché financier africain plus inclusif et plus enraciné dans les réalités du continent. « Si nous voulons des marchés boursiers transformés et pérennes, nous devons y attirer davantage d’entreprises à capitaux majoritairement d’origine africaine », a-t-il déclaré.
Le dirigeant de la BRVM a également insisté sur la nécessité d’ “africaniser” les marchés boursiers afin d’en faire de véritables leviers de développement économique. « Africaniser nos marchés boursiers, dans la dynamique de la montée en puissance de nos secteurs privés, c’est permettre à nos économies de raconter elles-mêmes, demain, l’histoire de leur développement à travers leurs propres champions », a-t-il ajouté.
Edoh Kossi AMENOUNVE a rappelé à l’assistance que « Les entreprises familiales jouent un rôle de plus en plus important dans nos économies. Elles représentent près de 70% du secteur privé en Afrique, mais restent encore trop peu présentes en bourse (7%) alors même que les investisseurs sont désormais prêts à les accompagner ».
« On reste focalisé sur les questions de perte de contrôle, de transparence, de coût etc. pour ne pas aller en bourse afin de renforcer les fonds propres des entreprises pour leur donner les moyens de leurs ambitions. Et pourtant, nos capitaines d’industries et d’entreprises sont préoccupés par la question de la survie et de la transmission intergénérationnelle » a-t-il ajouté.
Sur la question cruciale qu’on doit se poser est la suivante : Que doit-on transmettre aux générations futures ? La gouvernance, la gestion ou le capital, Dr Edoh Kossi AMENOUNVE a répondu que « la gouvernance est importante certes mais l’on peut se l’offrir, il y a des règles pour l’encadrer. Les compétences peuvent être acquises ou « achetées » pour la gestion.
Pour lui, l’enjeu fondamental, c’est la transmission du capital. Car c’est le capital qui préserve l’autonomie stratégique, la vision de long terme et surtout le patrimoine familial. « Pour y parvenir, de mon point de vue, nous devons collectivement: (i) promouvoir des mécanismes de gouvernance adaptés à nos réalités africaines, (ii) imaginer des règles de cotation qui préservent le patrimoine familial et (iii) consolider les passerelles de financement régionales, à travers les initiatives comme le WACMIC en Afrique de l’Ouest et l’AELP au niveau continental, qui favorisent l’interconnexion de nos bourses », a indiqué le DG de la BRVM.
Edoh Kossi AMENOUNVE a rappelé que la BRVM est résolument engagée à : (i) faciliter l’accès aux ressources de long terme, (ii) renforcer la transparence et la gouvernance des entreprises cotées et (iii) accompagner l’expansion régionale des entreprises familiales de notre Union. Ma conviction profonde, c’est que l’histoire de l’économie africaine doit être écrite par des entreprises africaines qui se transmettent de génération en génération, avec le capital comme levier de continuité et d’ambition.

