Dans un communiqué publié le 1er août 2025, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a confirmé, la mise en service officielle de la Plateforme interopérable du système de paiement instantané (PI-SPI), qui facilite désormais les transferts d’argent entre institutions financières de l’Uemoa. Ainsi, à compter du 30 septembre 2025, les clients des banques membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) bénéficieront d’un service de paiement instantané interbancaire. Grâce au PI-SPI, tous les paiements et transferts de fonds entre banques, institutions de microfinance et émetteurs de monnaie électronique se feront désormais en quelques secondes. Cette rapidité sera accessible à toute heure, sept jours sur sept.
Belmondo ATIKPO
Au Bénin, pour les opérations instantanées interopérables, telles que des transferts de fonds et des paiements, indépendamment du type de compte utilisé, il y a 07 banques qui sont autorisées pour le moment. Il s’agit de : Banque Atlantique ; BOA Bénin ; CBAO ; Coris Bank ; Ecobank ; Orabank et UBA Bénin. L’annonce de ce dispositif intervient après plusieurs mois de préparation et de phases de test en conditions réelles, initiées depuis juin 2025. En plus des banques participant au projet, il y a l’opérateur spécialisé Moov Money. Cette diversité d’acteurs garantit une couverture étendue du dispositif, couvrant les huit pays membres de l’UEMOA : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Au total, 86 entités financières ont pris part à la deuxième étape de la phase pilote : 70 banques, 10 structures de microfinance, et 6 émetteurs de monnaie électronique. Jusqu’ici, les opérations de virements interbancaires à l’intérieur de l’UEMOA pouvaient prendre jusqu’à 72 heures, selon les établissements concernés. Grâce au PI-SPI, tous les paiements et transferts de fonds entre banques, institutions de microfinance et émetteurs de monnaie électronique se feront désormais en quelques secondes. Cette rapidité sera accessible à toute heure, sept jours sur sept. La BCEAO souligne que cette avancée vise à moderniser les infrastructures de paiement au sein de l’Union, tout en rendant les services financiers plus accessibles et plus sécurisés à l’ensemble des populations. L’interopérabilité entre les différents acteurs facilite non seulement les échanges commerciaux, mais encourage aussi l’intégration économique dans une région qui compte plus de 120 millions d’habitants.
Une plateforme d’inclusion financière
En se dotant d’une infrastructure moderne de paiement en temps réel, la BCEAO répond aux besoins croissants des économies ouest-africaines, qui sont en pleine mutation et cherchent à tirer pleinement parti des technologies numériques pour dynamiser leur croissance. Ce système est appelé à évoluer pour intégrer progressivement tous les acteurs du marché, y compris ceux des secteurs les moins bancarisés, ce qui ouvre des perspectives intéressantes en matière d’inclusion et de développement économique durable dans l’espace UEMOA. Au Sénégal, par exemple, c’est une vingtaine d’institutions qui testent la plateforme, tandis qu’en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, la mobilisation est tout aussi forte. Cette initiative s’inscrit dans une volonté d’harmoniser les mécanismes de paiement dans la région et de faciliter la circulation des capitaux. Elle pourrait également ouvrir la voie à de nouveaux services financiers, en particulier dans le domaine du e-commerce et des transferts transfrontaliers, où les transactions rapides et sécurisées constituent un avantage compétitif majeur.
Une connectivité rapide entre les Etats membres de l’Uemoa
Au-delà de la rapidité et de la simplicité, PISPI constitue une avancée stratégique pour l’inclusion financière dans la région. Actuellement, plus de 70 % des transactions électroniques transitent par les canaux mobiles. L’interopérabilité entre banques, fintechs et opérateurs de mobile money devient donc essentielle pour répondre à cette croissance et réduire les barrières entre les différents systèmes financiers. La BCEAO insiste sur le fait que cette plateforme n’a pas vocation à remplacer les infrastructures existantes, telles que le SICAUEMOA lancé en 2008, mais à les compléter. Elle introduit une véritable connectivité en temps réel entre tous les acteurs, renforçant ainsi la traçabilité des flux monétaires et contribuant à la digitalisation des économies locales. Par ailleurs, PISPI a été conçue pour communiquer avec d’autres systèmes panafricains, notamment le PAPSS, développé dans le cadre de la ZLECAf. Cette interconnexion ouvre la perspective de paiements transfrontaliers instantanés à l’échelle du continent. Avec ce projet, la BCEAO ambitionne de positionner l’UEMOA comme un leader régional du paiement numérique, à l’image de ce qui existe déjà en Europe avec SEPA Instant ou aux États-Unis avec FedNow. Cette révolution devrait non seulement simplifier la vie des utilisateurs, mais aussi stimuler l’activité économique et favoriser une meilleure intégration financière des huit pays membres de l’Union.