À la veille de la TICAD-9, prévue du 20 au 22 août à Yokohama, Tokyo a dévoilé une enveloppe de 1,5 milliard de dollars destinée à financer des projets verts, le développement du capital humain et le renforcement des systèmes de santé africains. Un engagement qui s’aligne sur la volonté du Japon d’accompagner le développement inclusif en Afrique.
S.T.
En Afrique, le Japon mise sur l’investissement d’impact, un modèle associant rendement économique et bénéfices sociaux, environnementaux et sanitaires. Le gouvernement nippon prévoit ainsi de mobiliser 1,5 milliard de dollars pour soutenir des projets africains liés à la transition énergétique, à la santé et au développement humain, a rapporté la chaîne publique NHK le 19 août. L’annonce officielle est attendue à la 9ᵉ Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD-9), qui s’ouvre à Yokohama du 20 au 22 août. L’enveloppe sera constituée avec l’appui de la JICA (Agence japonaise de coopération internationale) et de partenaires privés. Citant le ministère japonais des Affaires étrangères, NHK précise que cette initiative poursuit une double ambition.
Primo, il s’agit de contribuer à résoudre des défis structurels en Afrique, et, secundo, offrir aux entreprises japonaises de nouvelles opportunités de croissance. Parmi les projets évoqués figurent la mise en place de parcs éoliens à grande échelle, destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que le financement d’une start-up spécialisée dans la gestion d’établissements de santé, afin d’élargir l’accès aux soins. L’investissement d’impact, tel que défini par le Global Impact Investing Network (GIIN), repose sur deux piliers, à savoir l’intentionnalité, qui implique une volonté explicite de générer des impacts sociaux ou environnementaux positifs, et l’additionnalité, soit la réalisation d’un investissement qui n’aurait pas vu le jour sans l’intervention de l’investisseur d’impact. Cette approche se distingue des investissements traditionnels, souvent guidés par la seule logique de rendement financier, même s’ils peuvent intégrer des pratiques ESG.
Depuis plusieurs années, le Japon cherche à construire une présence singulière en Afrique, face à d’autres puissances qui multiplient les financements d’infrastructures. Plutôt que de déployer des prêts massifs, Tokyo privilégie des projets durables, centrés sur la santé publique, la formation des compétences et les énergies renouvelables. Avec cet engagement de 1,5 milliard de dollars, le Japon confirme son choix d’une stratégie plus ciblée et socialement orientée, misant sur l’impact mesurable plutôt que sur la seule puissance financière. Une approche qui, selon Tokyo, pourrait rapprocher durablement les économies africaines et japonaises dans une logique de partenariat mutuellement bénéfique.