Le Haut-Commissaire à la Prévention de la Corruption (HCPC) a organisé ce jeudi 07 août 2025 à Cotonou, une cérémonie de restitution des conclusions des travaux de la Commission de vérification des projets d’investissement dans les secteurs de l’eau et de l’énergie électrique à Parakou (2016–2025). Selon les résultats, « aucun élément n’a permis d’établir la moindre preuve de malversations ou de détournement de fonds publics ».
Falco Vignon
Tout est claire dans le dossier supposée détournement de fonds au ministère de l’Eau et de l’énergie. Le président du haut-commissaire à la prévention de la corruption au Bénin, Jacques Migan, a livré les conclusions des travaux de la Commission de vérification suite aux accusations de détournement de fonds destinés à financer les infrastructures d’eau et d’énergie électrique dans la commune de Parakou de 2016 à 2025. « Les allégations de détournement de fonds ont été rejetées par la commission », a déclaré Jacques Migan, Haut-commissaire à la prévention de la corruption lors d’une conférence de presse jeudi 7 août 2025. Il a fait savoir aussi que « Aucun élément n’a permis d’établir la moindre preuve de malversations ou de détournements de fonds publics. Les 31,6 milliards de FCFA investis dans les secteurs de l’eau et de l’énergie électrique de 2016 à 2025, à l’exception des projets financés par le Programme MCA-Bénin II, ont été utilisés conformément à leur objectif initial, à savoir l’amélioration des infrastructures essentielles au bénéfice des populations de Parakou. « Les actions engagées par l’Etat ont permis de renforcer, de moderniser les infrastructures sur les secteurs eau et énergie électrique entre 2016 et 2025 », assure Jacques Migan. Selon les statistiques publiées par le Haut-commissaire à la prévention de la corruption, le réseau de distribution d’eau potable de la cité des Kobourous est passé de 445 km à 1141 kilomètres de conduite d’eau installée. « La capacité de production d’eau potable est passée 400 mètres cubes par habitant à 2400 mètres cubes », révèle Jacques Migan. Dans le secteur de l’énergie électrique, le nombre d’abonnés, à en croire les chiffres rendus publics par le Haut-commissaire, est passé de 26 756 à 49 200. La capacité de production d’électricité au plan local a été rétablie, selon Jacques Migan. « La commission a noté un manque de pertinence dans la définition des besoins inscrits au plan de passation des marchés du ministère de l’Eau et de l’Energie », a fait savoir le Haut-commissaire à la prévention de la corruption.

Il a été aussi relevé une « insuffisance de personnel qualifié au sein du secrétariat permanent des marchés publics du ministère de l’Eau, de l’Energie et des Mines ». Autre insuffisance relevée : l’instabilité récurrente à la fonction de personne responsable des marchés publics au sein du ministère.
La commission, à en croire Jacques Migan, a relevé plusieurs autres faiblesses notamment la lourdeur des procédures de passation des marchés au niveau locale. Ces faiblesses, a souligné le Haut-commissaire, ont retardé l’exécution des travaux, notamment en raison de la lenteur dans l’ouverture des voies d’accès.
Pour renforcer la gouvernance et la transparence dans la gestion des projets, la commission, après les constats, a formulé plusieurs recommandations. Elle propose une réforme des procédures de passation des marchés publics. Ceci, a expliqué Jacques Migan, « pour améliorer la célérité et la transparence, et favoriser l’accélération de la viabilisation des quartiers périphériques ». La commission juge urgente de créer des unités focales anti-corruption au sein du ministère pour une alerte précoce. « Ces mesures, a soutenu le Haut-commissaire, visent à garantir que les bénéfices des projets atteignent véritablement les populations dans les meilleurs délais ». Noter que lors de la cérémonie de restitution des conclusions des travaux de la Commission de vérification des projets d’investissement, les deux ex ministres étaient présents.