Du 10 au 15 novembre 2025, Cotonou accueillera le Salon des Industries Musicales d’Afrique francophone (SIMA), grand rendez-vous panafricain dédié aux Industries Culturelles et Créatives (ICC). Artistes, producteurs, institutions, investisseurs et majors s’y réuniront pour célébrer l’énergie créative du continent et repenser les modèles économiques et culturels d’un secteur en pleine mutation.
Bidossessi WANOU
Pendant six jours, le SIMA 2025 rassemblera une constellation d’artistes emblématiques qui incarnent la vitalité et la diversité des musiques africaines. A’Salfo, du groupe Magic System, partagera son expérience d’entrepreneur culturel et de bâtisseur d’institutions à travers Fenua et Gaou Production. Pit Baccardi, cofondateur du SIMA, pionnier du rap africain et fondateur du label Empire Company, interviendra sur les nouveaux modèles d’exportation du hip-hop africain.
Le rappeur ivoirien Black M croisera sa vision avec celle du duo togolais Toofan, dont la carrière illustre parfaitement la « glocalisation » du son africain : ancrée localement, mais universelle dans son énergie.

Au-delà du spectacle, le salon se veut un espace de réflexion sur la structuration du secteur. Des experts comme Akotchayé Okio, Directeur du développement international à la SACEM, ou Oyinkansola Fawehinmi, avocate du chanteur nigérian Davido, débattront des questions de droits d’auteur et de régulation dans un marché encore trop informel. Le SNEP (Syndicat National de l’Édition Phonographique) apportera son regard sur les standards internationaux de certification, un enjeu clé pour la professionnalisation du secteur. Les institutions africaines seront également en première ligne. William Codjo, Directeur de l’ADAC, défendra l’idée d’une diplomatie culturelle africaine intégrée, tandis que Sinde Chékété, Directeur général de Bénin Tourisme, voit dans le SIMA un puissant levier économique. A len croire, « le Bénin veut devenir un marché pilote de l’économie créative. Le SIMA s’inscrit pleinement dans notre stratégie de développement industriel et touristique. »
Un écosystème économique et culturel en expansion

Côté business, les majors Universal, Sony Music et Warner seront présentes pour explorer de nouveaux partenariats d’exportation. Des institutions financières comme Afreximbank, la Fondation BOAD (représentée par Amichia Sandra) ou encore Global Citizen, avec la présence de sa directrice Ifeoma Chuks-Adizue, étudieront les mécanismes d’investissement dans la création africaine. Une ambition saluée par Mamby Diomandé, fondateur et commissaire général du SIMA. Au fait, « Il est évident que notre continent regorge d’une richesse créative inépuisable. Chaque jour, des talents émergent dans tous les domaines des Industries Culturelles et Créatives. Cette vitalité illustre parfaitement l’énergie et l’engouement qui animent la scène culturelle africaine. Nous voulons transformer cette énergie créative en moteur économique durable. » a-t-il fait savoir. Les distinctions et récompenses occuperont aussi une place importante. Julien Jaubert, fondateur des Flammes Awards, et Jah Press, des Kundé Awards, échangeront sur l’impact des cérémonies musicales dans la reconnaissance et la valorisation du talent africain. Les professionnels de la scène et des médias ne seront pas en reste. Charline Fret (ancienne Legal & Business Affairs à Universal Music Group) et Eric Bellamy, producteur et tourneur du rap français, aborderont les défis de la scène live africaine.

Les médias internationaux, tels que TV5 Monde, représenté par Olivier Schaack, participeront à une discussion sur la visibilité mondiale des artistes africains, tandis que Angela Ndambuki, Directrice régionale de l’IFPI pour l’Afrique subsaharienne, évoquera les enjeux de monétisation et de certification sur le continent. Le Bénin pourra compter sur des figures locales telles que Lionel Talon, parrain officiel du SIMA 2025 et promoteur du Festival WeLovEya, ainsi qu’Ulrich Adjovi, PDG du groupe Empire et promoteur du Festival International des Arts du Bénin (FInAB). Tous deux incarnent une vision ambitieuse pour la valorisation du patrimoine culturel béninois et la professionnalisation des métiers de la culture. En mobilisant créateurs, décideurs et investisseurs, le SIMA 2025 s’annonce comme un point de bascule pour l’Afrique francophone. Plus qu’un salon, l’événement entend poser les fondations d’une véritable économie culturelle intégrée, où la passion artistique devient moteur de développement durable et de rayonnement continental.

