Le corridor Lomé-Cotonou, axe stratégique de l’intégration ouest-africaine, bénéficie des fruits du projet régional « Réhabilitation Lomé-Cotonou Phase 2 et Protection côtière », malgré quelques retards notés dans sa mise en œuvre.
Aké MIDA
Le projet de « Réhabilitation de la route Lomé-Cotonou (Phase 2) et de protection côtière » a enregistré des progrès significatifs. Selon le dernier Rapport de mise en œuvre et de résultats (Ipr), publié par la Banque africaine de développement (Bad), partenaire financier du projet, ce projet, entré en vigueur en 2019, a permis de réaliser une majorité de ses produits attendus, même si certains retards dans l’exécution et la mobilisation des ressources persistent.
Et, pour la nouvelle phase, du côté du Bénin, les études pour le dédoublement de la route Ouidah-Hillacondji (58,5 km) et pour l’aménagement de la route Adjaha-Athiémé ont été achevées. Parallèlement, les services du ministère en charge des Transports et du Cadre de vie ont vu leurs capacités renforcées grâce à l’acquisition d’équipements informatiques, de mobilier de bureau et d’un système de connexion internet.
En dépit de ces avancées, l’état d’exécution actuel du projet est évalué « moyennement satisfaisant », au regard du délai consommé et du taux de décaissement qui peut être sensiblement amélioré à moyen terme. En effet, certains retards persistent, notamment dans les études de protection côtière au Bénin et la mise en place d’un système d’archivage électronique. La prochaine étape clé reste le lancement des études de protection contre l’érosion côtière, dont le contrat est en cours de signature. Ces travaux sont essentiels pour renforcer la résilience climatique des infrastructures côtières béninoises et garantir la durabilité des aménagements routiers.
Défis
Pour remédier aux retards, il est envisagé de réallouer certaines ressources initialement destinées aux études de protection côtière à des activités rapidement réalisables ou d’annuler ces fonds pour améliorer la performance globale du projet, indique le rapport.
La prolongation de la date de clôture au 31 décembre 2025 offre ainsi une fenêtre pour finaliser les activités restantes et garantir l’atteinte des cibles.
Malgré les défis, l’objectif de développement du projet est jugé globalement « en bonne voie », avec une mise en œuvre physiquement avancée à 79 % au Bénin et des produits majeurs déjà visibles dans les deux pays. Au Togo, la section Avépozo-Aného (30 km) a été aménagée en 2×2 voies, réduisant considérablement le temps de parcours des poids lourds. Les Postes de contrôle juxtaposés (Pcj) de Hillacondji/Sanvée Condji sont désormais opérationnels, facilitant le transit à la frontière, autrefois long de 7 heures, désormais réduit à moins d’une heure. En termes d’impact sur la circulation et le transport, le temps de parcours moyen des poids lourds sur les tronçons est passé de 11 heures à 6 heures.
D’un coût estimé à plus de 6,5 milliards F Cfa, le projet illustre ainsi les bénéfices d’une coopération régionale en matière d’infrastructures et de protection côtière, en améliorant la fluidité du trafic sur le corridor stratégique Abidjan-Lagos.