Le conseil d’administration du FMI a conclu, mercredi 18 juin 2025 à Washington, la sixième revue au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la facilité élargie de crédit (FEC), ainsi que la troisième revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Cette décision permet le décaissement immédiat d’environ 90 millions de dollars américains pour appuyer l’effort de développement économique en cours au Bénin.
Belmondo ATIKPO
« La performance du Bénin dans le cadre des accords appuyés par le FMI est forte. Sa base institutionnelle solide, l’engagement continue des autorités en faveur des réformes économiques et la bonne gestion macroéconomique ont engendré des dividendes tangibles, avec une croissance élevée et plus stable, un accès favorable aux marchés internationaux et un soutien continu des partenaires au développement. Les autorités doivent néanmoins rester vigilantes face aux risques régionaux et mondiaux, maintenir la discipline budgétaire et la dynamique des réformes, et renforcer les politiques inclusives », indique le communiqué du FMI. Dans le même message, le FMI invite les autorités béninoises à continuer à construire les bases d’une croissance inclusive tirée par le secteur privé afin d’enraciner la transformation économique en cours. La transparence budgétaire et la bonne gouvernance sont essentielles pour maintenir la confiance des marchés. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour soutenir le développement des PME. La mise à jour régulière du Registre social unique et l’élaboration d’une cartographie exhaustive des programmes de protection sociale permettront d’améliorer l’efficience et le ciblage des initiatives d’assistance sociale en faveur des ménages vulnérables dans l’ensemble du pays. Les autorités doivent rester vigilantes vis-à-vis des risques liés au secteur financier public et non public afin de préserver la stabilité financière et limiter les risques budgétaires. « Les autorités ont adopté de nouvelles réglementations relatives à la surveillance des ressources en eau, à la construction, aux tarifs de l’électricité et aux énergies renouvelables, conformément à leur programme climatique. Les autorités devraient accélérer les réformes visant à renforcer la résilience au changement climatique et continuer à faire avancer leur programme soutenu par la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), afin de promouvoir la stabilité à long terme de la balance des paiements et de mobiliser des financements privés pour l’action climatique » se réjouit la faitière financière.
Une croissance progressive
La croissance a atteint 7,5 pour cent en glissement annuel, son niveau le plus élevé à ce jour et devrait rester forte à moyen terme. Le compte des transactions courantes de la balance des paiements s’est temporairement détérioré en raison des importations importantes de services professionnels liées à la zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ). Il devrait se redresser progressivement, à mesure que les exportations des zones économiques spéciales augmentent et que le déficit du secteur des services continue de se modérer au fil du temps. Les performances au titre du programme MEDC/FEC ont été solides : tous les objectifs quantitatifs à fin décembre 2024 ont été atteints et les repères structurels ont été réalisés. Au titre de la FRD, les autorités ont adopté des nouvelles réglementations pour la surveillance des ressources en eau, la construction et les énergies renouvelables. Elles ont également révisé la réglementation tarifaire de l’électricité afin d’améliorer la viabilité financière des entreprises de production et de distribution d’électricité. Les partenaires du Bénin se sont engagés à apporter un appui financier au programme d’action climatique du pays à la suite de la COP29 et de la table ronde sur le financement climatique en 2024. Dans ce contexte, les autorités travaillent sur une taxonomie liée au climat qui a pour objectif de mobiliser davantage de financements en faveur de l’action climatique.
Déficit budgétaire maitrisé
La consolidation budgétaire au Bénin en 2024 a favorisé le retour au respect du critère de convergence relatif au déficit budgétaire de 3 pour cent du PIB de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), une année plus tôt que prévu par le programme. Le budget 2025 vise à maintenir le respect de la norme communautaire en matière de déficit, et l’ajustement budgétaire demeure ancré dans la stratégie de recettes à moyen terme. Dans ce contexte, la poursuite des efforts de collecte des impôts et de rationalisation des dépenses préserveront la discipline budgétaire. Le rééquilibrage de la composition du portefeuille de la dette en faveur de la dette intérieure au fil du temps tout en restant conscient des risques de refinancement, conformément à la stratégie d’endettement à moyen terme des autorités, et la gestion proactive continue de la dette, contribueront à atténuer les risques de refinancement extérieur.