- Des réalisations qui plaident en faveur de sa légitimité politique
- La consécration du mérite et de la patience
- Talon ou le respect de la parole donnée
Après des mois de spéculations sur la succession de Patrice Talon, l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) et le Bloc Républicain (BR) ont tranché. Réunis en conclave à huis clos, samedi 30 août 2025, les deux formations de la mouvance présidentielle ont porté leur choix sur Romuald Wadagni, actuel ministre de l’Économie et des Finances. Son nom incarne la continuité des réformes engagées depuis 2016 et l’ambition d’un Bénin économiquement solide et socialement résilient.
Sylvestre TCHOMAKOU
La succession de Patrice Talon prend forme. Romuald Wadagni, ministre de l’Économie et des Finances depuis avril 2016, portera les couleurs de la mouvance présidentielle à l’élection de 2026. L’annonce a été faite à l’issue d’un conclave à huis clos tenu le 30 août 2025 entre les directions de l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) et du Bloc Républicain (BR). Ancien cadre de Deloitte, Wadagni a très tôt été l’un des piliers de l’exécutif Talon. À la tête du ministère de l’Économie et des Finances depuis près de dix ans (avril 2016), il a piloté les grands chantiers de modernisation de l’économie béninoise : digitalisation de l’administration fiscale, exonérations fiscales pour les jeunes PME, création de zones économiques spéciales à Allada et Glo-Djigbé, traçabilité renforcée grâce aux Machines Électroniques Certifiées de Facturation. Ces réformes ont donné au Bénin le statut de premier pays au monde en création rapide d’entreprise, selon la CNUCED.
Sous son impulsion, le Bénin a levé d’importants financements sur les marchés financiers régionaux et internationaux, à l’image des 175 millions d’euros mobilisés en 2020 pour le CHU d’Abomey-Calavi. On n’oublie pas non plus la mobilisation de 750 millions de dollars sur le marché international de la dette, remboursable sur 14 ans, pour un taux d’intérêt de 7,9%. Cette rigueur dans la gestion publique a valu au Bénin d’être reclassé par la Banque mondiale dans la catégorie des « pays à revenu intermédiaire », et aux Nations unies de le hisser en tête des pays de l’UEMOA en matière d’indice de développement humain.
Wadagni, l’homme du sérieux et de la continuité
Plusieurs fois distingué « Meilleur ministre des finances » de l’Afrique, Wadagni incarne une gouvernance économique saluée par la Banque mondiale, le FMI et les agences de notation internationales. Négociateur de premier plan dans les réformes monétaires de l’UEMOA, il a su défendre la place du Bénin dans l’espace régional et attirer la confiance des partenaires internationaux.
Au-delà des chiffres et des distinctions, il s’impose comme la « pièce maîtresse » de la stratégie Talon, celle qui a transformé une économie jadis fragile en modèle de stabilité et d’attractivité. En refusant l’immobilisme, il a donné à l’État les moyens de ses ambitions, tout en ouvrant des perspectives pour le secteur privé. « Pièce maîtresse », il l’a été dans les choix stratégiques, et c’est aujourd’hui cette expérience qui fonde sa légitimité politique.
Patrice Talon, un homme d’État
En refusant la tentation du troisième mandat, Patrice Talon s’est imposé comme un chef d’État respectueux de la Constitution et fidèle à sa parole donnée. L’homme qui aura eu la grâce de conduire la destinée du Bénin pendant (bientôt) 10 ans, aura réussi à consolider deux principaux acquis. Il s’agit entre autres de la stabilité des institutions et, vraisemblablement, l’aboutissement du système partisan. Des réformes qui, souvent citées en exemple, ouvrent la voie à une compétition présidentielle structurée, où le choix des partis de la mouvance revêt un poids particulier.
L’avenir de 2026 s’écrit donc sous le signe du prolongement de la vision d’un « Bénin prospère », d’un Bénin qui refuse la fatalité, et qui s’inscrit dans la dynamique de développement enclenchée depuis 2016. Le tandem que pourrait former Romuald Wadagni avec Mariam Chabi Talata renforcerait encore cette volonté d’allier expérience, expertise et enracinement politique.