Au Bénin, renverser la tendance actuelle de la perte de biodiversité reste une des priorités majeures de l’Ong Eco-Bénin. Dans la suite de ses actions pour l’atteinte des objectifs du projet de Facilitation d’Engagement pour la Biodiversité – BIODEV2030, l’organisation a tenu du 05 au 06 décembre 2022, à l’Hôtel du Lac, un atelier de dialogue avec les acteurs des filières sylviculture et bois d’œuvre.
Face aux résultats des différentes études menées dans le cadre du projet BIODEV, lesquels travaux ont montré que les filières sylviculture et bois d’œuvre contribuent largement au déclin de la biodiversité au Bénin, Eco-Bénin s’investit à un changement de comportement dans le rang des acteurs. C’est ce qui explique la tenue de l’atelier de dialogue avec les acteurs des filières sylviculture et bois d’œuvre. Initié avec le soutien de l’Agence Française de Développement (AFD), cet atelier auquel ont pris part les acteurs du secteur, se veut, entre autres : d’intégrer les enjeux de préservation de la biodiversité aux objectifs de la production et d’exploitation du bois ; de poser les jalons pour un dialogue fructueux devant aboutir plus tard à des engagements volontaires des acteurs des filières « exploitation du bois d’œuvre et de la sylviculture » ; d’identifier et de s’accorder sur les changements volontaires possibles en faveur de la biodiversité souhaitables dans la filière ; et de définir des actions prioritaires en fixant les indicateurs. Durant les deux jours d’échanges, l’occasion a été pour aussi bien les exploitants forestiers, le patronat, les acteurs de médias, de faire des propositions afin de concilier la production du bois d’œuvre et la préservation de la biodiversité. Heureux de l’engagement dont fait montre Eco-Bénin grâce à l’appui de ses partenaires dans la lutte contre le déclin de la biodiversité au Bénin, le Président de la Fédération nationale des associations des opérateurs économiques de la filière forêt-bois (FéNAOEF-FB), Bertin Akouta, a, tout en indiquant qu’il est possible de faire de l’exploitation forestière sans tout détruire, réitéré son entière adhésion au projet BIODEV. « La fédération a décidé d’accompagner ce projet parce qu’il s’agit d’une prise de conscience collective. Les acteurs doivent abandonner les pratiques suicidaires d’exploitation forestière (…) Il est important qu’il (l’atelier, ndlr), soit le point de départ de la contribution des entreprises privées comme tous les acteurs de la filière bois pour un changement dans la gestion durable de la biodiversité », a-t-il soutenu. En sa qualité d’assistant technique BIODEV2030 – BENIN, Is Deen Akambi, a, pour sa part, précisé que cette rencontre qui est la suite d’une série d’autres déjà tenues, a permis aux acteurs de « co-construire les argumentaires et les actions nécessaires pour aller vers la réduction des pressions sur la biodiversité ».

Il importe de préciser que selon le 6ème rapport national du Bénin sur la diversité biologique, l’exploitation forestière anarchique exerce des pressions directes sur la diversité biologique. Si les nouvelles mesures prises entre 2017 et 2018 ont fait chuter de façon significative les coupes de bois régulièrement autorisées, il est loisible de constater que les coupes frauduleuses avec usage de tronçonneuse se poursuivent dans toutes les formations naturelles y compris dans les forêts classées.
Sylvestre TCHOMAKOU