L’Agence Nationale de Surveillance des Systèmes Financiers Décentralisés (ANSSFD), placée sous la tutelle du Ministère de l’Économie et des Finances, a organisé ce lundi 29 septembre 2025 à Cotonou, un atelier de formation à l’intention des dirigeants et responsables des Institutions de Microfinance (IMF), afin de les accompagner dans le processus de mise en conformité avec les dispositions de la loi n°2025-14 du 2 juillet 2025.
Falco VIGNON
Clarifier certaines exigences ainsi que les implications institutionnelles et opérationnelles, 3 mois après la promulgation de la loi 2025-14 du 02 juillet 2025. C’est le but principal de l’Agence Nationale de Surveillance des Systèmes Financiers Décentralisés en organisant cet atelier.
S’exprimant à l’ouverture de la formation, la présidente du Conseil d’administration du Consortium Alafia, Valentine Huguette Adoukonou Tonoukouin, a évoqué les réformes et politiques mises en œuvre par le Ministère de l’Économie et des Finances. Elle n’a pas manqué de saluer les efforts entrepris. Elle a également formulé des doléances au nom du Consortium. Il s’agit notamment, d’un appui renforcé de l’État pour accompagner la mise en conformité des IMF, surtout sur les volets juridique, organisationnel et technique; la mise en place d’un système d’information et de gestion mutualisé, accessible à toutes les institutions, gage de transparence et d’efficacité ; l’octroi de ressources financières à long terme et à taux préférentiel, pour favoriser un refinancement durable au profit des populations exclues du système bancaire classique ;une réforme de la fiscalité et des démarches de formalisation, pour mieux prendre en compte les réalités spécifiques du secteur et faciliter l’accès des couches défavorisées aux services financiers ; la mise en place d’une tarification réglementée, notamment sur les garanties, afin de lever les freins à la formalisation et à l’expansion de la microfinance.

Dans son adresse aux participants, le Directeur général de l’ANSSFD, Philippe Dahoui a rassuré les responsables des Institutions de Microfinance (IMF) quant aux doléances formulées, en précisant qu’il s’engageait à en rendre compte au Ministre d’État. Il a par ailleurs souligné que les IMF disposent d’un délai de douze (12) mois pour se conformer aux nouvelles dispositions prévues par la loi n°2025-14 du 2 juillet 2025. Le Directeur général a insisté sur le fait que la supervision par l’accompagnement, prônée par le gouvernement, n’est pas une simple option, mais une instruction ferme. Il a rappelé que : « Notre rôle est d’assurer que le secteur demeure viable et capable d’offrir des services financiers inclusifs, digitalisés et accessibles à la population ».
Compte tenu des enjeux majeurs liés à cette transition réglementaire, le Ministère de l’Économie et des Finances a prévu une assistance technique aux IMF, avec l’appui de la Coopération luxembourgeoise, à travers le programme « BEN005 – Finance inclusive et innovante ».
L’un des axes clés de ce programme est le renforcement des capacités des dirigeants des IMF, en les outillant pour une meilleure appropriation des nouvelles dispositions et un accompagnement efficace vers la mise en conformité.