Au Bénin, le secteur de la microfinance poursuit son expansion. Selon les données de la Commission bancaire de l’UEMOA, les systèmes financiers décentralisés de grande taille ont atteint 308,9 milliards FCFA d’actifs à fin décembre 2024. Un bond qui semble rappeler le rôle de ces institutions dans le financement de l’économie nationale.
S.T.
Le dynamisme du secteur de la microfinance au Bénin se reflète de plus en plus dans les chiffres. En un an, les Systèmes financiers décentralisés (SFD) de grande taille ont vu leur total de bilan passer de 243,4 milliards à 308,9 milliards FCFA, soit une progression de près de 27 %. Cette croissance soutenue s’accompagne d’une diversification du paysage, avec 21 institutions reconnues dans cette catégorie, contre 16 l’année précédente. En tête du classement, l’Association pour la Promotion et l’Appui au Développement de Micro-Entreprises (PADME) confirme son statut de leader avec 72,9 milliards FCFA d’actifs, en hausse par rapport aux 57,7 milliards enregistrés en 2023. La FECECAM-Bénin suit avec 44,4 milliards FCFA, tandis que le PEBCo-Bethesda occupe la troisième place avec 41,1 milliards FCFA. À eux trois, ces acteurs concentrent près de la moitié des encours, consolidant leur poids stratégique. Derrière ce trio, le RENACA-Bénin (23,7 milliards), l’UNACREP (18,8 milliards) et Vital Finance Bénin (18,5 milliards) maintiennent leur rang, tandis que des challengers comme Finadev (10,9 milliards) franchissent de nouveaux seuils. L’ACFB (10,3 milliards), la CMMB (7,9 milliards) et l’ALIDE (7,5 milliards) confirment leur stabilité. Plus bas, des institutions telles que COMUBA (6,7 milliards), Sianson Microfinance (5,9 milliards) et Esu Ola Otan (5,2 milliards) poursuivent leur progression, alors que Finance SA ferme la marche avec 1,5 milliard, en recul par rapport à 2023.
Un dynamisme reconnu dans la sous région
Au-delà des frontières nationales, la performance du PADME se distingue particulièrement. L’institution de microfinance figure désormais dans le top 10 des SFD de grande taille de l’UEMOA, à la 9ᵉ place, côtoyant celles du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. La FECECAM-Bénin occupe le 20ᵉ rang, devant plusieurs faîtières régionales, et le PEBCo-Bethesda se hisse à la 23ᵉ place. D’autres institutions comme le RENACA-Bénin (42ᵉ), l’UNACREP (48ᵉ) et Vital Finance (49ᵉ) viennent renforcer la visibilité du Bénin dans l’espace communautaire. A l’analyse de ces différents classements, l’inclusion financière au Bénin connaît une dynamique croissante grâce, non seulement aux SFD, mais aussi grâce aux réformes engagées par le gouvernement béninois, avec notamment la dématérialisation de l’Etat civil. Ce qui permet aujourd’hui à un plus grand nombre d’agents économiques d’avoir accès aux documents nécessaires pour être éligibles aux crédits dans les différentes SFD. Mais derrière cette dynamique, des défis se profilent. Pour consolider cette croissance, les SFD béninoises se doivent de travailler à renforcer la gestion des risques financiers, améliorer la gouvernance, accélérer la digitalisation pour accompagner l’expansion et garantir une meilleure protection des épargnants.

