La Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) du Bénin, en partenariat avec le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), organise du 29 septembre au 03 octobre 2025, à Cotonou, un Atelier national de renforcement des capacités des autorités compétentes en matière de lutte contre le financement du terrorisme (LFT).
Abdul Wahab ADO
« Renforcer notre compréhension commune, partager nos expériences, et surtout améliorer nos synergies d’action dans la détection, la prévention et la répression du financement du terrorisme », c’est en ces termes que s’est exprimé Bello Abdou Rafiou, président de la CENTIF Bénin, dans son mot de bienvenue adressé aux participants. Selon lui, « la lutte contre le financement du terrorisme demeure un défi majeur pour nos États. Elle exige une vigilance constante, une coopération étroite entre les différentes institutions nationales, ainsi qu’une solidarité régionale et internationale. Les menaces étant transfrontalières, nos réponses doivent l’être également. C’est pourquoi cet atelier, qui réunit des participants issus de diverses structures étatiques, revêt une importance capitale. »
Représentant le DG du GIABA, UMARU MU’AZU, Directeur de la recherche et des politiques a indiqué que « cette rencontre intervient à un moment où notre région est confrontée à des défis sécuritaires complexes et en constante évolution. La propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent au Sahel et en Afrique de l’Ouest côtière continue de menacer notre paix et notre stabilité collectives ». Selon lui, « les groupes terroristes exploitent les frontières poreuses, les économies informelles et la faiblesse des contrôles financiers pour lever et transférer des fonds. Ces réalités soulignent que la vigilance contre le financement du terrorisme (FT) n’est pas une exigence abstraite, mais une priorité nationale et régionale urgente ».
Tout en saluant les efforts du gouvernement béninois, le représentant du DG du GIABA a souligné que « Le Bénin a démontré un engagement politique louable et des progrès notables dans le renforcement de son dispositif LBC/FT/CFP depuis son 2e Rapport d’Évaluation Mutuelle en 2021. D’importantes réformes ont été engagées : de nouveaux décrets ont désigné les autorités de supervision pour des secteurs clés, la coordination nationale s’est renforcée, et des mesures significatives ont été prises pour consolider les sanctions financières ciblées. Ces actions traduisent une volonté affirmée de protéger le système financier du Bénin et de respecter ses engagements régionaux.
Avant le lancement des travaux, le représentant du ministre de la Sécurité publique a rappelé que : « Le Bénin, naguère considéré comme un havre de stabilité dans une région en proie à des turbulences sécuritaires, fait aujourd’hui face à une menace asymétrique, réelle, croissante et préoccupante. La lutte contre le financement du terrorisme est un combat qui engage notre responsabilité collective. Chaque autorité, à quelque niveau qu’elle se situe, doit être consciente que cette lutte est indissociable de la protection de nos concitoyens, du maintien de la paix sociale et du développement durable ». Il a précisé que « Nous devons, ensemble, renforcer la coordination entre les forces de sécurité, les services de renseignement, les autorités locales et les institutions financières. La transparence, la vigilance et la coopération doivent guider notre action commune ». Il a rappelé que cette lutte n’est pas uniquement une exigence sécuritaire : elle est aussi une condition essentielle pour bâtir un État de droit solide, protéger nos institutions et garantir à nos populations un avenir de paix et de prospérité.
Il convient de signaler que prennent part à cet atelier des magistrats, des commissaires de la Police républicaine, des agents des services de renseignement ainsi que des cadres de la CENTIF Bénin. L’atelier est articulé autour de diverses communications, accompagnées d’exercices pratiques et de partages d’expériences, afin de renforcer les compétences des participants et favoriser une meilleure synergie interinstitutionnelle.