La Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) du Bénin, sous tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances, a procédé, le vendredi 17 octobre 2025, au lancement officiel du Programme d’appui au dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. La cérémonie s’est déroulée en présence de divers acteurs, notamment des responsables de la CENTIF Bénin, de hauts gradés des forces de sécurité béninoises, du procureur spécial de la CRIET, de représentants de la société civile, d’agents de renseignement ainsi que de quelques responsables d’institutions financières.
Abdul Wahab ADO
Un nouveau départ s’annonce dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive au Bénin avec le projet SecFin Africa. Lors de la cérémonie de lancement du projet, dans son mot de bienvenue, Abdou Rafiou Bello, président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), a souligné que ce lancement officiel intervient dans un contexte où le Bénin continue de renforcer sa lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Tout en rappelant les différents progrès réalisés par le Bénin, le président de la CENTIF a fait savoir que le Bénin s’engage aujourd’hui dans une nouvelle dynamique avec la préparation et la mise en œuvre d’une stratégie de lutte contre le blanchiment des capitaux en cours d’adoption sur la période 2025-2029 qui vise à consolider les acquis institutionnels…..et renforcer la coordination et le suivi des actions engagées par l’ensemble des parties prenantes.

Pour lui, la CENTIF, organe pivot du dispositif national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme continuera de jouer son rôle et s’est engagée dans une dynamique de professionnalisation. Il a de même fait savoir que le projet SecFin Africa se positionne comme un appui technique mais aussi un accélérateur stratégique pour le renforcement de notre dispositif national. Il a lancé un appel aux partenaires techniques et financiers en les invitant à accompagner le Bénin dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Il convient de noter que plusieurs allocutions ont marqué le lancement officiel du projet SecFin Africa, notamment celles de la directrice de l’Agence Française de Développement (AFD) et de l’ambassadeur de l’Union européenne au Bénin.
Avant le lancement officiel du projet, la représentante du ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, Awaou Baco, Secrétaire Générale Adjointe du MEF, a rappelé que « le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive représentent aujourd’hui des menaces transversales qui fragilisent nos économies, compromettent la stabilité de nos systèmes et mettent en péril la sécurité des États et de nos citoyens ». Elle a également souligné que « depuis plusieurs années, le Bénin a fait de la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive une priorité nationale, inscrite au cœur de sa politique de gouvernance économique et de sécurité ».
Tout en rappelant les différents instruments mis en œuvre au Bénin et les avancées enregistrées, la SGA du MEF a précisé que c’est pour relever les défis et consolider les acquis que le projet Secfin Africa a été initié. « En procédant au lancement officiel des activités du Secfin Africa au Bénin, nous franchissions une étape décisive vers la consolidation de nos acquis, le renforcement de notre coopération et l’affirmation de notre leadership régional dans la lutte contre les flux financiers illicites », a conclu la SGA du MEF.
Le SecFin Africa en bref

Le projet SecFin Africa vise à soutenir les pays d’Afrique subsaharienne afin de prévenir et combattre les flux financiers illicites (FFI) liés à la criminalité transnationale organisée, en renforçant les efforts de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LCB/FT), conformément aux normes internationales. En s’alignant sur l’Agenda 2063 de l’Union africaine et sur les Objectifs de développement durable des Nations unies, SecFin Africa contribue à la mobilisation des ressources nationales, à favoriser le développement durable et à promouvoir la sécurité sur l’ensemble du continent.
Au Bénin, le projet permettra de renforcer la conformité et l’efficacité de la lutte LBC/FT en fournissant une assistance technique et une formation ciblées, adaptées aux besoins du pays, et couvrant l’ensemble du processus, depuis la détection jusqu’à la récupération des avoirs et la condamnation, en passant par l’évaluation, l’enquête et les poursuites, grâce à une approche interinstitutionnelle et multi-agences, garantissant la conformité aux normes du Groupe d’action financière (GAFI).

La société civile est associée à la mise en œuvre du projet. Cela permettra de renforcer la sensibilisation du public et soutenir le rôle de ces acteurs dans la promotion de la transparence et de la responsabilité à travers des subventions pour les Organisations de la société civile (OSC), le soutien au journalisme d’investigation, aux lanceurs d’alerte et la recherche spécialisée dans la lutte contre les FFI.
Noter que le projet SecFin Africa est soutenu par l’Agence suédoise des impôts (STA) et l’Initiative collaborative pour la réforme budgétaire en Afrique (CABRI) dans la mise en œuvre du Programme international de renforcement des capacités (ICBP), une initiative axée sur la résolution des problèmes et visant à renforcer les capacités des pays sélectionnés.