En 2024, le Bénin a réalisé 674,7 milliards FCFA d’exportations, contre 2 136,0 milliards FCFA d’importations, soit un taux de couverture des importations par les exportations de 35,7 %. Ce niveau de performance a permis une réduction du déficit commercial par rapport à l’année précédente, marquant ainsi une amélioration progressive de la balance commerciale.
Belmondo ATIKPO
Selon des données publiées par Sika Finance, le Bénin a exporté pour 674,7 milliards FCFA de marchandises en 2024, soit une hausse de 5,5 % par rapport à 2023. Depuis 2016, les exportations ont bondi de 178,5 %, reflet de la politique économique impulsée par le président Patrice Talon. L’agriculture reste le moteur principal, notamment les résidus d’industries alimentaires et les graines oléagineuses, qui ont généré l’essentiel de la croissance. Mais cette spécialisation souligne aussi la vulnérabilité du pays face aux chocs climatiques et aux fluctuations mondiales. Côté débouchés, l’Asie domine largement avec 68,2 % des exportations béninoises, suivie de l’Afrique (15,1 %) et de l’Europe (10,8 %). La CEDEAO en capte 9,3 %, avec une progression vers le Burkina Faso, la Guinée-Bissau et le Mali. Pour les analystes, le défi reste double : diversifier les produits exportés et réduire la dépendance vis-à-vis du marché asiatique, en misant sur la transformation locale pour plus de valeur ajoutée. Le rapport est basé essentiellement sur les données brutes de la douane. Il présente le niveau des exportations, des importations et des réexportations des marchandises. Les exportations sont exprimées en valeur FAB (Franco A Bord, coût de la marchandise à son point de sortie du pays), les importations en valeur CAF (Coût, Assurance et Fret, coût de la marchandise à son point d’entrée au Bénin, y compris assurance et fret). La valeur en douane est la valeur transactionnelle dont la mise en œuvre est entrée en vigueur depuis 2001, dans le cadre de l’application de l’accord de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sur l’évaluation en douane. Les pays partenaires sont le pays d’origine de la marchandise à l’importation et celui de sa destination finale à l’exportation. Le présent volume est subdivisé en cinq (05) parties. La première présente une vue d’ensemble du commerce extérieur de biens du Bénin avec le reste du monde. Les deuxième et troisième parties retracent la structure des exportations et des importations de biens. La quatrième présente l’analyse sur les partenaires noyaux et les principaux produits échangés.
La dernière partie fait un zoom sur la réexportation et présente quelques indicateurs des échanges extérieurs au Bénin. La balance commerciale est en déficit continu sur la période 2004-2024 en passant de 190,5 milliards de FCFA à 1 215,7 milliards de FCFA. En 2024, on note une baisse du déficit commercial de 25,7%, par rapport à 2023. Au niveau des flux commerciaux de biens, il est observé une évolution en dents de scie du taux de variation des importations et des exportations au cours de la période 2004-2024, avec un pic remarqué en 2017. En 2024, les ventes à l’étranger ont connu une hausse de 5,5%, alors que les achats à l’étranger ont diminué de 16,9%. En 2024, les soldes commerciaux entre le Bénin et les différents continents du monde sont déficitaires. Le solde commercial entre le Bénin et les autres pays de la CEDEAO8 est déficitaire de 259,8 milliards de FCFA dont 139,8 milliards de FCFA pour les pays de l’UEMOA.
Le coton béninois prisé à l’extérieur
L’analyse des grands groupes de produits révèle que le « coton » est le premier produit pour lequel le solde commercial est excédentaire, soit 308,7 milliards de FCFA, suivi des « graines et fruits oléagineux, graines, semences et fruits divers, plantes industrielles ou médicinales, pailles et fourrages » (103,6 milliards de FCFA) et des « résidus et déchets des industries alimentaires ; aliments préparés pour animaux » (55,4 milliards de FCFA). Les trois produits pour lesquels le déficit est beaucoup plus prononcé sont : les « céréales » pour 400,8 milliards de FCFA (essentiellement le riz pour 373,5 milliards de FCFA), les « combustibles minéraux, huiles minérales et produits de leur distillation, matières bitumineuses, cires minérales » (- 281,8 milliards de FCFA), et les « réacteurs nucléaires, chaudières, machines, appareils et engins mécaniques ; parties de ces machines ou appareils » (-156,9 milliards de FCFA). Les ventes de marchandises à l’extérieur s’établissent à 674,7 milliards en 2024, soit une croissance de 5,5% par rapport à 2023. Les familles de produits ayant contribué le plus à la hausse des exportations en 2024 sont les « résidus et déchets des industries alimentaires ; aliments préparés pour animaux » (+4,3 points) et les « graines et fruits oléagineux… » (+3,9 points). Les exportations de marchandises ont connu une évolution erratique au cours des deux dernières décennies avec un accroissement plus soutenu entre 2016 et 2024, période au cours de laquelle les exportations se sont accrues de 178,5%.