Financé par la Bad, le Programme d’appui à la gouvernance économique et au développement du secteur privé (Page-Dsp I) a permis d’importantes réformes pour renforcer la gouvernance économique, le climat des affaires et la résilience climatique.
Aké MIDA
La première phase du Programme d’appui à la gouvernance économique et au développement du secteur privé (Page-Dsp I) s’est achevée avec un taux de réalisation et de décaissement de 100 %. La Banque africaine de développement (Bad), principal bailleur du programme, juge les résultats « très satisfaisants », selon son rapport d’achèvement publié en mai dernier.
Les indicateurs montrent des progrès notables. La part des investissements privés dans le Pib a augmenté pour atteindre 30,15 %, et les investissements dans la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé (Gdiz) ont doublé, atteignant 20 millions d’unités de compte (Uc), soit environ 16 milliards F Cfa. La valeur ajoutée des industries agroalimentaires a progressé de 6,1 % à 6,4 %.
Le programme s’articule autour de trois objectifs principaux à savoir améliorer le climat des affaires, développer le secteur agro-industriel et renforcer la résilience face aux changements climatiques. Il a soutenu plusieurs réformes majeures. Dans le domaine du climat des affaires, le délai de paiement des créances de l’Etat envers les Micro, petites et moyennes entreprises (Mpme) a été réduit de 200 à 60 jours. Le guichet électronique pour la facilitation des investissements et des exportations est désormais opérationnel, et le Fonds national de garantie et d’assistance aux Pme (Fonaga) a été approuvé pour améliorer l’accès au financement.
Effets visibles
Dans le secteur agricole, l’adoption du Plan national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (Pniasan III, 2024-2028) marque une étape clé dans la modernisation des filières agroalimentaires. L’homologation de produits comme le soja, le lait et les pâtes alimentaires renforce la conformité aux normes et favorise leur compétitivité sur les marchés régionaux.
La Stratégie nationale du e-commerce (2024-2028) qui a été adoptée par le gouvernement, constitue un autre acquis important, ouvrant la voie à la digitalisation du commerce et à une meilleure inclusion des Pme dans l’économie numérique.
Sur le plan environnemental, le Bénin a adopté le Plan national de contingence 2024, la Politique forestière 2023-2032 et les décrets d’application de la loi sur les changements climatiques. Ces réformes renforcent le cadre institutionnel de résilience face aux catastrophes naturelles et soutiennent une croissance durable.
Le rapport note également une meilleure prise en compte du genre. Le pourcentage d’acteurs agricoles intégrant l’approche genre est passé de 10 % en 2022 à 15 % en 2024, grâce à la mise à jour du plan de communication de la Stratégie nationale genre du secteur agricole et à un plan de changement social favorable à l’égalité.
Performances saluées
La performance du ministère de l’Economie et des Finances est saluée pour la coordination efficace du programme, assurée à travers sa Cellule de suivi des programmes économiques et financiers. Cette organisation a permis de fluidifier les procédures, d’éviter les retards de décaissement et d’assurer une mise en œuvre exemplaire des réformes.
Financé à hauteur de 31,3 millions d’Unités de Compte (Uc), soit environ 26 milliards F Cfa) par le Fonds africain de développement (Fad), le Page-Dsp I constitue la première phase d’un appui budgétaire de 77,3 millions d’Uc réparti sur deux ans (2023-2024). Exécuté par le ministère de l’Economie et des Finances, il s’inscrit dans la logique du Programme d’actions du gouvernement (Pag 2021-2026) et vise à accroître la contribution du secteur privé à la croissance.
Les acquis du programme seront consolidés à travers la deuxième phase du programme, approuvée en juillet 2024, ainsi que de nouvelles initiatives, dont un appui au développement économique des collectivités locales. Pour la Bad, l’expérience du Page-Dsp illustre la réussite d’une approche programmatique fondée sur le dialogue, la planification et la redevabilité. Le Bénin, par sa rigueur dans l’exécution et la cohérence des réformes, s’affirme ainsi comme un modèle de gouvernance réformatrice en Afrique de l’Ouest.

