Identités alimentaires du Bénin, le « Gari Sohoui » de Savalou et l’huile « Azimi d’Agonlin » sont désormais dans le panthéon des produits reconnus et protégés par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi). Samedi 18 octobre 2025, la ministre de l’industrie et du commerce (MIC), Shadiya Assouman, a reçu la certification desdits produits. Occasion pour elle de réitérer l’engagement du gouvernement béninois à porter sur la scène internationale, les richesses du Bénin.
Sylvestre TCHOMAKOU
Outil de développement agricole en ce sens qu’elle valorise les produits agricoles en associant leur qualité et leur réputation à leur origine géographique et aux savoir-faire locaux, l’Indication Géographique Protégée (IGP) s’accorde à de nouveaux produits « Made in Benin ». Après l’ananas « Pain de sucre », c’est au tour du « Gari Sohoui » de Savalou et de l’huile « Azimi d’Agonlin » d’être certifiés IGP. Respectivement 22ème et 23ème Indications géographiques protégées, ces enregistrements publiés au bulletin officiel de la propriété industrielle de l’OAPI le 30 septembre 2025 sous le numéro 02-2025, ont officiellement été remis aux officiels béninois, le samedi 18 octobre 2025. Intervenant dans un contexte où le Bénin célèbre le « Mois du Consommons Local », au même titre que les pays de l’Union, cette reconnaissance, selon Michel Gonomy, Responsable IGP à l’OAPI, revêt une double dimension, notamment juridique et dimension institutionnelle et culturelle. Sur le plan juridique, cette reconnaissance confère à ces deux produits le statut de propriété intellectuelle dans les 17 Etats membres que compte actuellement l’OAPI. « Cela signifie que le « Gari Sohoui » de Savalou et l’Huile « Azimi d’Agonlin » sont des appellations protégées par la loi. Elles ne doivent plus être utilisées comme des appellations banales, génériques, en référence à des produits autres que ceux qui viennent des terroirs conservés.
Tout utilisateur illicite de ces appellations s’expose à la contrefaçon et peut encourir par voie de conséquence les peines d’emprisonnement et d’amende qui sont très importantes », a-t-il souligné. Ayant suivi avec la partie béninoise ce processus qui a débuté depuis 06 ans, le Directeur Général de l’OAPI, Denis Bohoussou s’est empressé de saluer le dynamisme et la détermination du gouvernement béninois à valoriser le potentiel agricole du Bénin. « Labelliser ces produits par des systèmes d’indications géographiques, c’est d’abord les protéger contre le fléau de la contrefaçon, en valorisant leur qualité spécifique qu’ils tiennent des facteurs pédoclimatiques caractéristiques de leur aire géographique de production. C’est également distinguer et différencier ces produits sur le marché par un système d’étiquetage contrôlé et le savoir-faire traditionnel qui les façonne depuis des générations. La labellisation de ces produits en indications géographiques protégées permet également aux producteurs engagés dans cette démarche exigeante mais noble de gagner des parts de marché significatives dans l’environnement commercial de plus en plus concurrentiel », a-t-il expliqué, avant d’inviter les acteurs locaux à profiter de cette opportunité.
Faciliter l’accès à de nouveaux marchés

Longtemps visée par l’administration béninoise, cette reconnaissance devrait permettre d’aller au-delà des frontières du Bénin. Rappelant que le rêve de la certification des produits agricoles date de 2012, s’en est suivi le lancement des travaux en 2019, la ministre de l’industrie et du Commerce (MIC), Shadiya Alimatou Assouman a indiqué : « cette reconnaissance et la certification des indications géographiques, constituent des instruments essentiels pour le renforcement de la transformation structurelle et la croissance de l’économie béninoise ». Mesurant l’importance de ce progrès, elle va souligner que « Cette certification a pour conséquence de faciliter l’accès à de nouveaux marchés, de stimuler les ventes en offrant un avantage concurrentiel aux produits locaux que nous célébrons fièrement en ce mois d’octobre ». Saisissant l’occasion, elle n’a pas manqué d’adresser son admiration aux producteurs, transformateurs et transformatrices des produits pour « le sérieux, l’engagement et la détermination ». Au nom des récipiendaires, Géraud Djossou a, pour sa part, salué l’ensemble des acteurs impliqués dans cet accomplissement qui permettra aux produits béninois de gagner en visibilité sur le marché international. Avec désormais trois (03) produits certifiés, le Bénin fait l’option de mieux valoriser ses ressources agricoles sur la scène commerciale internationale.