Le 18 novembre dernier, le média américain Afar reconnu comme une référence mondiale dans l’univers du voyage classait le Bénin parmi les 25 meilleures destinations touristiques à visiter en 2025 (« Where to Go »). Le pays était la seconde nation africaine dans cette liste après l’Afrique du Sud. Ce positionnement inédit fait du Bénin, une destination touristique en vogue dans la sous-région ouest-africaine.
Un renouveau depuis 2016

Cette incursion de l’ex-Dahomey dans ce prestigieux classement est la dernière reconnaissance des différents efforts effectués par le pays depuis 2016. En effet, comme sur le volet de l’industrialisation et de la transformation de matières premières, les autorités ont insufflé une nouvelle dynamique pour la valorisation du potentiel touristique à travers un renforcement de l’offre culturelle et patrimoniale.
Sur la décennie s’achevant en 2026, le gouvernement indique avoir investi 2 milliards $ dans le cadre de cette politique qui vise à développer aussi bien le tourisme balnéaire, culturel, mémoriel et de safari.
Les fonds ont jusqu’ici permis de financer des infrastructures hôtelières, les musées, la mise en valeur des sites patrimoniaux, mais aussi de renforcer les compétences des acteurs du secteur.
Plusieurs sites sont ainsi actuellement en chantier comme le Musée des Rois et Amazones du Danhomè (MURAD) en cours de restauration pour fin 2025 à Abomey, le Musée International du Vodun qui doit également sortir de terre d’ici à la fin de l’année, le Musée de la Cité de Ouidah ainsi que le Musée des arts contemporains de Cotonou.
Au-delà de ces projets, plusieurs évènements majeurs ont rythmé la vie culturelle du pays depuis quelques années et ont permis de booster le tourisme. Il s’agit notamment de l’exposition en 2022 de 26 trésors royaux – notamment des trônes et des statues de cérémonie restitués au Bénin par la France en 2021. Par ailleurs, le pays organise également les « Vodun Days » les 9 et 10 janvier à Ouidah avec une première édition qui a rassemblé près de 100 000 participants en 2024 et en août, le Festival des masques avec l’objectif de valoriser la richesse et la diversité des cultures du masque.
De nouvelles ambitions et des défis à relever

Si ces efforts sont encourageants pour le pays, les autorités visent un nouveau cap dans les prochaines années. Le gouvernement ambitionne ainsi d’accroître le poids du secteur touristique dans l’économie nationale, en portant sa participation au PIB de 6% actuellement à 13,4% d’ici 2030.
L’objectif est d’attirer plus de 2 millions de visiteurs par an à cette échéance en s’appuyant sur « Bénin Tourisme » qui est l’agence de l’État béninois chargée du développement de l’industrie touristique et de la promotion de la destination Bénin.
Dans ce cadre de cette vision, un plan stratégique de développement pour le secteur du tourisme, de la culture et des arts sur la période 2025-2029 a été adopté en juin dernier.
Avec un budget prévisionnel de 797,17 milliards Fcfa (environ 1,4 milliard $), cette feuille de route s’appuie notamment sur le développement d’une offre touristique attractive, adaptée aux visiteurs locaux et internationaux ; et la promotion de la culture et des arts en tant que piliers de l’économie créative.
Avec ces réformes, les autorités entendent promouvoir une nouvelle image du Bénin, entre modernité, mémoire et hospitalité et l’inscrire durablement le pays sur la carte mondiale du tourisme culturel et durable.
Le pays qui vu l’accostage au niveau du port de Cotonou de trois paquebots de croisière à savoir le Crystal Symphony, le SH Diana et le Seabourn Sojourn respectivement les 25 et 18 avril et le 9 février a pris un nouveau positionnement du pays sur la carte des escales prisées en Afrique de l’Ouest.
Cependant, les efforts devront être encore renforcés pour s’assurer que les musées soient construits dans les temps et que les populations dans les zones concernées en retirent es bénéfices concrets en matière d’emploi et de retombées économiques. Selon les observateurs, le maintien des standards élevés en matière d’expérience touristique impliquera aussi la nécessité d’une montée en puissance du capital humain professionnel. Ceci dans un environnement très concurrentiel où des pays comme le Maroc, l’Égypte, la Tunisie, l’Afrique du Sud tire la dynamique depuis plusieurs années.