Le projet de loi de finances pour 2026 s’inscrit dans une trajectoire ambitieuse de maîtrise des charges salariales. À travers des réformes structurelles et la digitalisation de la gestion publique, l’exécutif veut conjuguer discipline financière et maintien des priorités sociales.
S.T.
Face à la pression des besoins sociaux et l’exigence de rigueur budgétaire, le gouvernement affûte ses armes pour l’année 2026. Selon le Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP), le gouvernement ambitionne de ramener le ratio masse salariale/recettes fiscales à 30,9 % en 2026, contre 32,2 % attendus en 2025, maintenant ainsi le Bénin sous le seuil de 35 % fixé par l’UEMOA. Pour atteindre cet objectif, l’État prépare un ensemble de réformes ciblées sur la maîtrise des effectifs et l’optimisation de la gestion publique. La stratégie repose notamment sur “la poursuite de l’assainissement du fichier solde de l’État par l’exercice régulier de contrôles de routine portant sur la position des agents, la bonne application et la liquidation des actes de carrière, ainsi que sur tous les autres actes à incidence financière sur la masse salariale, et la collecte des NPI des agents de l’État et de leurs bénéficiaires (enfants et conjoints) en vue d’une interopérabilité avec la base de données de l’ANIP”. Le projet de Système Intégré de Gestion des Ressources Humaines et de la Paie (SIGRHP) s’inscrit également dans cette dynamique. Son déploiement devrait permettre l’automatisation des glissements catégoriels, une meilleure anticipation des évolutions de carrière et un renforcement du rôle des directions financières dans la validation des salaires. A travers ces outils, l’objectif de l’exécutif béninois n’est autre que de fiabiliser les prévisions, limiter les dérapages et accroître la transparence de la gestion des ressources humaines.
En parallèle, l’État entend rationaliser ses dépenses de fonctionnement. Les acquisitions publiques seront encadrées par des référentiels de prix et des accords-cadres, notamment pour l’achat de matériel informatique, tandis que la mutualisation des commandes et l’évaluation régulière des dépenses renforceront le contrôle budgétaire.
Toutefois, cette rigueur ne se traduit pas par un désengagement social. Au contraire, le gouvernement prévoit de renforcer les transferts sociaux pour consolider les programmes prioritaires. On note ici l’extension du Programme ARCH, la gratuité des frais de scolarité pour les filles au secondaire, l’appui aux cantines scolaires, les initiatives nutritionnelles et l’intensification des campagnes de santé publique. Le FADeC devrait, d’après les prévisions, bénéficier de plus de financement.