Au cours de l’année 2024, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a mis en circulation un volume important de billets et pièces de monnaie. Selon son Rapport annuel 2024, le montant total des signes monétaires en circulation dans l’espace UEMOA s’est élevé à 13 672,9 milliards de FCFA, contre 11 669,4 milliards de FCFA en 2023, soit une progression notable.
Abdul Wahab ADO
Une hausse de 2003,4 milliards de FCFA a été enregistrée en ce qui concerne le montant total des billets et pièces mis en circulation par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest en 2024. Au 31 décembre 2024, le montant global de billets et pièces mis en circulation s’est établi à 13.672,9 milliards de FCFA contre 11.669,4 milliards de FCFA un an auparavant selon le Rapport annuel de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) au titre de l’année 2024 en gestion des signes monétaires. Il s’agit des retraits et versements aux guichets des agences de la BCEAO. Les mouvements (prélèvements et versements) aux guichets de la BCEAO ont atteint 49.302,6 milliards de FCFA de billets et pièces de monnaie en 2024 contre 49.143,0 milliards de FCFA en 2023, soit un accroissement de 159,6 milliards de FCFA. Le rapport souligne qu’au cours de la même année, les sorties aux guichets de pièces de monnaie sont ressorties à 15,9 milliards de FCFA, tandis que les entrées aux guichets de pièces se sont établies à 2,8 milliards de FCFA. Les retraits de billets se sont élevés à 25.640,0 milliards de FCFA (3.506,6 millions d’unités) en 2024 contre 24.678,0 milliards de FCFA (3.367,9 millions d’unités) en 2023, soit une hausse annuelle de 3,9 %. En parts relatives, les retraits les plus importants en valeur ont concerné la Côte d’Ivoire (37,4 %), le Sénégal (19,2 %) et le Burkina Faso (14,7 %). S’agissant des retraits de pièces de monnaie, leur valeur a progressé de 11,9 % en passant de 14,2 milliards de FCFA en 2023 (219,3 millions d’unités) à 15,9 milliards de FCFA en 2024 (230,3 millions d’unités).
Les versements de billets aux guichets des Agences de la Banque Centrale sont ressortis à 23.644,0 milliards de FCFA (3.258,2 millions d’unités) en 2024 contre 24.449,2 milliards de FCFA (3.309,9 millions d’unités) en 2023, soit une baisse en valeur de 3,3 %. En parts relatives, les entrées les plus importantes en valeur ont concerné la Côte d’Ivoire (33,5 %), le Sénégal (19,0 %) et le Burkina Faso (15,4 %). En ce qui concerne les entrées aux guichets de pièces de monnaie, elles se sont accrues en passant de 1,6 milliard de FCFA (7,8 millions d’unités) en 2023 à 2,8 milliards de FCFA en 2024 (13,4 millions d’unités), soit une progression de 82,1 %. Noter que l’activité économique dans l’UEMOA est demeurée globalement dynamique en 2024, et le PIB de l’Union a augmenté de 6,2 %, après une réalisation de 5,3 % en 2023.
La part de la masse monétaire
La hausse des billets et pièces en circulation n’est pas sans effet. Elle s’inscrit dans un contexte de consolidation de la masse monétaire, qui a enregistré une augmentation de 4 223,5 milliards FCFA, soit une progression de 8,8 % d’une année sur l’autre. Ainsi, à fin décembre 2024, la masse monétaire dans l’UEMOA s’est établie à 52 014,3 milliards FCFA, selon les données de la BCEAO. Ce renforcement de la liquidité globale s’est traduit par l’augmentation des dépôts de 2.450,4 milliards, soit 6,6 % et de la circulation fiduciaire qui s’est accrue de 1.773,0 milliards, soit 16,6 %, pour s’établir à 12.447,0 milliards.
Le rapport annuel précise que les Actifs Extérieurs Nets (AEN) des institutions monétaires ont enregistré une hausse de 3.664,9 milliards pour ressortir à 4.814,1 milliards, à fin décembre 2024. Le taux de couverture de l’émission monétaire s’est établi à 66,6 % contre 56,3 % un an plus tôt. L’encours des créances intérieures a augmenté de 3.688,5 milliards, soit 6,4 %, par rapport à son niveau de fin décembre 2023, pour se situer à 61.758,3 milliards, à fin décembre 2024.
Selon le Rapport annuel de 2024 de l’Institut d’émission, cette évolution est induite par l’effet combiné de la consolidation des créances nettes sur l’Administration Publique Centrale (APUC) et des crédits aux autres secteurs résidents des économies de l’Union.
Noter que les créances nettes des banques sur les administrations publiques centrales se sont consolidées de 2.187,7 milliards, soit une hausse de 12,7 %. En particulier, l’encours de leur portefeuille de titres publics s’est accru de 13,8 % sur les 12 mois de l’année 2024, passant de 17.819,1 milliards à fin décembre 2023 à 20.278,0 milliards à fin décembre 2024. Au niveau de la BCEAO, les créances nettes ont enregistré une diminution de 58,0 milliards (-0,9 %), en lien avec la hausse des engagements de la Banque Centrale (+394,3 milliards, dont 392,9 milliards de dépôts), atténuée par l’augmentation des créances des États sur la Banque Centrale (+336,3 milliards). En outre, le rythme de progression des créances des institutions de dépôt sur les secteurs résidents de l’économie, autres que l’Administration Centrale, a enregistré une baisse pour ressortir à 4,5 % à fin décembre 2024 après 9,4 % en décembre 2023.