La deuxième session d’échange entre l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (APSFD) et les institutions de microfinance (IMF), avec l’appui technique de l’Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés (ANSSFD), s’est tenue ce mardi 2 septembre 2025 à Cotonou. La rencontre a permis de présenter le projet-cadre des normes de Gestion de la Performance Sociale et Environnementale (GPSE), spécifiquement adaptées au secteur de la microfinance.
A.W.A.
Les institutions de microfinance (IMF) s’activent pour se conformer aux normes de Gestion de la Performance Sociale et Environnementale (GPSE). C’est dans ce cadre que s’est tenue la deuxième session d’échange entre l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (APSFD) et les institutions de microfinance.
En ouvrant les travaux, le président de l’APSFD, Ignace Dovi, a rappelé que l’atelier vise à présenter la version finalisée du document, enrichie des commentaires et observations recueillis lors des précédents échanges. Il a également souligné l’importance de ce cadre commun, qui doit non seulement renforcer les pratiques du secteur, mais aussi être compris et adopté par tous les acteurs concernés.
Pour lui, la microfinance repose essentiellement sur deux volets à savoir le volet financier et le volet social qui met l’épanouissement de l’homme au centre de toute chose. Il a également rappelé que l’homme évolue dans un environnement qui doit impérativement être pris en compte. « On finance des activités génératrices de revenus, le développement des micros et petites entreprises ; il faut donc impérativement garder un œil sur l’environnement », a-t-il insisté, mettant en lumière l’importance de l’approche environnementale dans le financement responsable.
Présent à cette session, Da-Costa Gilles, représentant de la Coopération Luxembourgeoise, a fait savoir que cet atelier représente une véritable opportunité pour les institutions de microfinance au Bénin.
Avant de lancer officiellement les travaux, Philippe Dahoui, Directeur général de l’ANSSFD, a souligné l’importance de cette initiative. « L’agence, en prenant cette initiative, crée une opportunité pour vous, institutions. Je pense que ces travaux menés au niveau de l’agence vont aider à positionner les IMF dans la mobilisation de ressources financières », a-t-il déclaré.
Il a également insisté sur la légitimité et l’urgence du projet-cadre : « La nécessité de disposer d’un cadre de normes GPSE s’impose à nous, car la nouvelle loi portant réglementation de la microfinance en fait expressément mention », a-t-il rappelé. Pour lui, ce cadre constitue une étape importante dans la préparation à la conformité à la nouvelle loi. A l’en croire, il s’agit d’un cadre spécifique pour le secteur de la microfinance du Bénin car, chaque secteur a ses réalités, et la microfinance béninoise, avec sa diversité et ses enjeux, mérite un référentiel clair, cohérent, aligné sur les standards internationaux.
Le projet-cadre des normes GPSE
Le projet de Gestion de la Performance Sociale et Environnementale (GPSE), une fois adopté, sera applicable à toutes les institutions de microfinance (IMF) au Bénin. Il vise à renforcer la crédibilité, la transparence et la durabilité du secteur. Ce dispositif constituera un cadre de référence national, aligné sur des standards internationaux reconnus, tout en étant adapté aux réalités béninoises, afin d’harmoniser les pratiques des IMF autour d’exigences claires et partagées.
Levier de performance globale, il permet d’équilibrer la recherche de viabilité financière avec la responsabilité sociale et environnementale, renforçant la confiance des clients, des partenaires techniques et financiers.
Noter qu’en matière d’outil de pilotage et de suivi, il fournit des indicateurs clairs pour évaluer et améliorer en continu la performance sociale et environnementale des IMF.
La mise en œuvre du cadre pourra être instituée par un acte (par exemple une décision) de l’autorité de supervision, en l’occurrence le Ministre en charge des finances.

Pour faciliter une mise en œuvre progressive et participative du cadre GPSE, plusieurs étapes sont prévues. D’abord, un outil d’autoévaluation sera développé pour permettre aux IMF de mesurer leur niveau de conformité et d’identifier les axes d’amélioration. Suivront des actions de diffusion, de sensibilisation et de renforcement des capacités, afin de garantir une bonne compréhension du dispositif par l’ensemble des acteurs. Des formations de formateurs seront également organisées pour accompagner les IMF sur le terrain. Enfin, une formation spécifique du personnel des IMF permettra d’assurer l’intégration effective du cadre GPSE dans leurs pratiques quotidiennes.