Quarante-deux structures culturelles et créatives ont été sélectionnées pour bénéficier de l’appui du Fonds de Développement des Arts et de la Culture (Fdac). Après le premier appel à projets du Fonds de Développement des Arts et de la Culture (Fdac), ses industries culturelles et créatives obtiennent un appui pour un montant global de 823 075 945 FCFA.
Belmondo ATIKPO
Le jeudi 9 octobre 2025, dans les locaux de l’Agence de Développement des Arts et de la Culture (ADAC) à Cotonou, le gouvernement béninois a concrétisé la première édition du Fonds de Développement des Arts et de la Culture (FDAC). Ce mécanisme, anciennement connu sous le nom de Fonds des Arts et de la Culture (FAC), renaît aujourd’hui sous une forme plus innovante, plus équitable et plus tournée vers la performance. La cérémonie de remise de chèques aux bénéficiaires, présidée par la Directrice adjointe de Cabinet du Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, a réuni de nombreuses figures du secteur, tous venus assister à ce moment symbolique, celui d’un fonds qui retrouve souffle et légitimité. Pour Glwadys Gandaho, représentante du ministère, « ce fonds n’est pas un simple instrument de financement, mais le reflet d’une politique de confiance et de responsabilité ». Le Directeur général de l’ADAC, William Codjo, a renchéri en appelant les bénéficiaires à la rigueur : « Ce chèque est un point de départ. Il est accompagné d’un suivi strict et d’un programme de renforcement de capacités pour garantir l’impact des projets ». Il a également rappelé que chaque financement constitue « un contrat de performance avec le peuple béninois ». Au-delà du financement, ce premier appel à projets inaugure un tournant structurel pour les Industries Culturelles et Créatives (ICC) au Bénin. L’État affirme ainsi sa vision d’un secteur culturel capable de générer de la valeur, des emplois et de l’influence, à la hauteur des ambitions économiques du pays. En ce sens, depuis la réforme du ministère en 2016, le gouvernement a multiplié les dispositifs d’appui : infrastructures culturelles rénovées, formations professionnelles, accompagnement des créateurs.
Le FDAC vient désormais consolider cet édifice, en garantissant la continuité des politiques publiques au service de la créativité. L’approche adoptée par l’ADAC se distingue également par sa transparence et son exigence. Un suivi post-financement, des évaluations périodiques et des formations à la gestion de projets culturels sont prévus pour assurer une utilisation optimale des fonds. Cette logique d’évaluation s’inscrit dans un mouvement plus large en vue de professionnaliser le secteur pour renforcer la crédibilité des acteurs, aussi bien sur le plan local qu’international. Pour beaucoup d’artistes présents à la cérémonie, cette initiative représente bien plus qu’une aide financière. Elle redonne confiance. « Nous nous sentons enfin considérés comme des professionnels à part entière, et non comme des demandeurs d’aumône », confiait l’un des lauréats, musicien. La renaissance du FDAC ressuscite donc un ancien mécanisme, le FAC, longtemps considéré comme inégalitaire ou mal adapté, pour le transformer en outil moderne de gouvernance culturelle. En le confiant à une agence autonome comme l’ADAC, l’État béninois entend créer une interface efficace entre les acteurs institutionnels et le terrain. Mais cette relance s’accompagne d’un défi majeur celui du maintien de la rigueur de sélection et de la garantie que les financements produisent un réel impact socio-économique. Les 42 projets soutenus constituent la première pierre d’un édifice appelé à grandir. Leur réussite collective pourrait devenir un modèle pour d’autres pays africains, où la question du financement culturel reste encore fragile.