Le Projet d’appui au développement des filières lait et viande et à la promotion des entreprises d’élevage connaît des avancées notables. Le rapport de supervision d’octobre 2025 de la Bad révèle une mise en œuvre « satisfaisante » et une dynamique désormais favorable.
Lancé en 2021, le Projet d’appui au développement des filières lait et viande et à la promotion des entreprises d’élevage progresse désormais de manière régulière après des retards initiaux liés aux préalables administratifs et aux recrutements. Le Rapport sur l’état d’exécution et les résultats publié par la Banque africaine de développement (Bad, octobre 2025), partenaire financier du projet, indique que la trajectoire est désormais solide et que les cibles demeurent atteignables à l’horizon 2027.
La mission de supervision relève plusieurs activités déjà engagées sur le terrain. Il s’agit notamment de la première campagne de vaccination de la volaille dans la zone d’intervention du projet, des actions de sensibilisation sur la vaccination des bovins, des petits ruminants et des volailles, ainsi que de la mise en place d’un fonds de garantie auprès du Fonds national de développement agricole (Fnda), déjà doté des ressources prévues. La prospection pour la formation et l’installation de jeunes et de femmes dans les métiers des filières lait et viande est en cours, tout comme le recrutement du prestataire chargé des formations techniques climato-résilientes et bas carbone, souligne le rapporteur Aimé Bicaba, chargé de projet.
La majorité des réalisations physiques dépend des études techniques prévues pour le quatrième trimestre 2025. Les principaux résultats attendus incluent l’aménagement de 2 500 hectares de pâturages, la réhabilitation de dix retenues d’eau, la réalisation de 57 forages équipés de solaire, l’introduction de 400 géniteurs améliorateurs pour bovins, petits ruminants et porcins, l’insémination de 15 000 vaches sur trois ans, ainsi que la construction ou réhabilitation de 21 infrastructures de marché, 12 postes d’abattage et un abattoir moderne à Parakou. L’ensemble de ces activités est jugé « en bonne voie ».
Des cibles encore à atteindre
Selon le rapport, sept marchés ont déjà été exécutés et dix-huit autres sont en cours d’exécution. Les principales infrastructures affichent des avancées progressives. Le marché relatif à l’étude technique et au contrôle des travaux de l’abattoir moderne de Parakou se trouve à l’étape de validation du contrat, tandis que les négociations pour les infrastructures d’appui à la transformation et à la commercialisation sont achevées.
Les valeurs les plus récentes des indicateurs d’effets demeurent identiques aux valeurs de référence, les résultats directs devant être mesurés après l’achèvement des infrastructures et la montée en charge effective des activités.
Les cibles finales du projet incluent un revenu annuel moyen des ménages d’éleveurs de 1 234 610 francs Cfa, une production annuelle de lait de 169,5 millions de litres et une production de viande de 110 300 tonnes. Le projet ambitionne également de permettre à 60 000 éleveurs d’accéder aux intrants, dont 18 000 femmes, ainsi qu’à 4 000 acteurs d’utiliser les infrastructures de commercialisation, dont 1 200 femmes. La notation des effets indique un niveau jugé « très satisfaisant ».
Pour la Bad comme pour l’Unité de gestion du projet, l’objectif de développement demeure pleinement pertinent. Les conditions institutionnelles et organisationnelles sont désormais réunies pour une montée en puissance plus rapide, sous réserve de la maîtrise de certains risques.
Ceux-ci concernent principalement le manque d’expérience initiale de l’équipe projet, atténué par l’appui des spécialistes d’autres programmes, ainsi que la lenteur dans la passation des marchés, prise en charge par des mesures de suivi rapproché et de coordination technique. Avec l’amélioration attendue de la productivité, de la compétitivité et de la résilience climatique, le projet devrait contribuer à une transformation durable des chaînes de valeur lait et viande au Bénin.
Par Aké MIDA

