Pour dynamiser les filières bovine et porcine et réduire la dépendance du pays aux importations de viande et de produits laitiers, le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, a récemment autorisé, un investissement de 208,5 millions de francs CFA destiné à doter quatre fermes d’État en intrants et compléments minéraux.
Belmondo ATIKPO
Le Bénin renforce quatre fermes d’État dans le secteur de l’élevage afin de stimuler la production locale et de réduire les importations de viande. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de promotion de la consommation de produits locaux et de soutien aux éleveurs, notamment à travers l’amélioration des pratiques d’élevage et la valorisation des produits. L’objectif est de rendre le secteur plus autonome, créateur d’emplois, et de satisfaire la demande croissante des consommateurs béninois. Les fermes de Kpinnou, Okpara, Bétécoucou et Samiondji sont directement concernées par cette nouvelle action, inscrite dans le cadre du Programme national de développement des filières Lait et Viande (PRODEFILAV-PL), qui vise à repositionner ces structures comme véritables pôles de référence en matière d’élevage. Les fermes d’État sélectionnées recevront une dotation record comprenant 610 tonnes d’aliments pour bovins, 232 tonnes pour porcs, 40 tonnes pour ovins et 1 900 blocs de pierre à lécher. La ferme de Kpinnou, située dans la commune d’Athiémé, bénéficiera de 365 tonnes d’aliments pour bovins, 180 tonnes pour porcs et 400 blocs. Celle de Bétécoucou, sise à Dassa-Zoumè et abritant le centre national ovin spécialisée dans l’élevage de brebis de race Djallonké, recevra 47 tonnes pour bovins, 40 tonnes pour ovins et 600 blocs. À Okpara, dans la commune de Savè, l’État prévoit l’envoi de 155 tonnes d’aliments pour bovins, 52 tonnes pour porcs et 400 blocs, tandis que la ferme de Samiondji, à Zagnanado, percevra 43 tonnes pour bovins et 500 blocs. Cet appui logistique inédit marque une nouvelle étape dans la modernisation des infrastructures publiques d’élevage. Il traduit la volonté des autorités de renforcer la productivité des sites pilotes, d’optimiser les performances des filières animales et de repositionner ces fermes d’État comme centres de référence technique au service des éleveurs privés.
Produire plus de viande bon marché
Un des Programmes phare du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, le PRODEFILAV-PL vise à réduire de manière significative les importations de produits laitiers de 2 750 tonnes et celles de viande de 11 279 tonnes. Au-delà des chiffres, cette stratégie ambitionne d’augmenter de 30 % le revenu moyen des ménages d’éleveurs et de créer des emplois qualifiés, en particulier pour les jeunes et les femmes. La filière viande et lait se présente donc comme un enjeu crucial pour l’autosuffisance alimentaire du Bénin. Dans un contexte de forte pression démographique, de hausse de la demande et de volatilité des marchés mondiaux, le gouvernement de la rupture mise sur une production locale compétitive, soutenue par des investissements ciblés et une meilleure organisation de la chaîne de valeur. Les fermes de Kpinnou, Okpara, Bétécoucou et Samiondji sont désormais appelées à jouer un rôle moteur dans la transformation de l’élevage béninois, en servant de plateformes de formation, de production et d’expérimentation. Avec l’exécution successive des projets inscrits au PRODEFILAV-PL, le pays affiche clairement son ambition de ne plus se contenter d’être un simple marché d’importation, mais bâtir une filière viande et lait robuste, créatrice de richesses et garante de souveraineté alimentaire.
