Les Experts internationaux devant réaliser l’Audit du fichier électoral du Bénin ont fini leur travail. Un séminaire de restitution a lieu ce mardi 05 août 2025 au Chant d’oiseau à Cotonou. C’était en présence des représentants de partis politiques, de la société civile et autres parties prenantes à la gestion des élections au Bénin.
Falco VIGNON
Les experts recrutés pour auditer le fichier électoral ont livré leurs premières conclusions. A l’ouverture des travaux, le président du comité de pilotage, Jean-Baptiste Elias a fait savoir que Le CoPil s’est résolument mis au travail en initiant une large concertation et de partage de sa feuille de route, ainsi que des Termes de Références de son mandat avec toutes les parties prenantes et acteurs pour solliciter leur adhésion. Dans l’ensemble, tout s’est bien passé avec les différents acteurs et parties prenantes. Il a rappelé que conformément aux Termes de Référence et à l’avis à manifestation d’intérêt, il est attendu, en vingt et un (21) jours de travail et à peu près trente (30) jours de séjour au Bénin, principalement de la mission des Experts de : Procéder à une analyse technique, juridique, organisationnelle et opérationnelle du fichier électoral ; Évaluer la qualité des données d’identification et d’enregistrement ; Mesurer l’inclusivité du dispositif, sa sécurité, sa fiabilité ; Formuler des recommandations précises en vue des prochaines élections municipales, législatives et présidentielle.
Après des échanges avec les différents acteurs, Jean-Baptiste Elias président du Comité de pilotage de l’audit du fichier électoral a animé une conférence de presse pour présenter aux journalistes, les premières conclusions avant le rapport définitif.
Entre autres les experts sont : Ronsard Malonda Ngimbi, de la République Démocratique du Congo, en qualité d’expert en droit électoral ; Karine Sahli Majira, de nationalité française, spécialiste en démographie-statistique ; Fabien Marie, également français, expert en biométrie et Pama Alfa, ressortissant togolais, expert en systèmes d’information. En effet, les quatre experts internationaux recrutés après appel à candidatures disposaient de deux ou tout au plus trois mois pour faire leur travail mais après une trentaine de jours, ils auraient bouclé.
En amont, un séminaire de restitution a été organisé avec des acteurs politiques, et le chef d’équipe des experts. « Les principales conclusions échangées avec eux ont tourné autour du cadre légal d’abord. Nous avons eu à féliciter l’abondance de l’encadrement juridique de tout ce qui se passe, partant de la collecte des données de la population jusqu’à l’établissement de la liste électorale informatique », a déclaré le chef de l’équipe d’experts internationaux, le congolais, M. Ronsard Malouda Ngimbi.
« Par rapport au système juridique, nous avons constaté qu’il était bien fourni. Il y a suffisamment de lois, suffisamment de décrets pour prendre en charge la plénitude des activités liées à l’établissement du fichier d’état civil d’un côté, d’abord, mais aussi du fichier électoral », a-t-il ajouté.
Comme proposition, les experts souhaitent un regroupement des textes juridiques dans un recueil pour au besoin faciliter leur vulgarisation. En outre, ils ont par ailleurs suggéré que chaque élection ait sa liste proprement dite. Cela va permettre de prendre en compte tous les citoyens qui vont atteindre l’âge de voter à chaque élection.
Pour le chef d’équipe des experts, il faut l’amélioration du cadre légal dans le but d’étendre « l’inclusivité ». « Ce cadre retient comme date de référence pour l’appréciation de la majorité, la date du premier scrutin de l’année électorale. Pour ce premier scrutin, la liste inclura tous les citoyens béninois qui auront atteint la majorité de 18 ans à cette date. Pour le premier scrutin qui suivra il va se poser un problème, c’est-à-dire qu’on risque d’exclure des jeunes qui auront atteint la majorité entre le premier scrutin et ceux qui suivront. Donc il faudra que le législateur retienne comme date de référence de l’appréciation de la majorité, le jour du scrutin concerné. Nous n’aurons plus dans ce cas une liste électorale informatisée unique à l’année électorale. De plus qu’on ait face à un fichier dynamique, il sera possible de produire pour chaque scrutin, une liste électorale informatisée conforme au scrutin concerné parce que la date de ce scrutin sera une date de référence pour faire le tri et l’extraction de la liste », a suggéré M. Ronsard Malouda Ngimbi.