Dans le cadre de l’exécution du budget général de l’État, exercice 2025, les régies financières ont mobilisé d’importantes ressources au premier semestre.Selon le rapport d’exécution publié par la Direction générale du Budget, les recettes budgétaires arrêtées au 30 juin 2025 s’élèvent à 1 192,2 milliards FCFA.
Abdul Wahab ADO
La mobilisation des recettes de l’État retrace les ressources issues du budget général (impôts, Douanes, Trésor, ANDF, dons et produits assimilés), du budget annexe, notamment le Fonds national des Retraites du Bénin ainsi que des comptes d’affectation spéciale. À la date du 30 juin 2025, les recettes budgétaires s’élèvent à 1 192,2 milliards FCFA, soit 50,4 % des prévisions annuelles, fixées à 2 367,4 milliards FCFA.
Comparées aux performances enregistrées à la même période en 2024, ces recettes affichent une hausse de 136,1 milliards FCFA, correspondant à une progression de 12,9 %.
Selon la Direction générale du Budget, les performances enregistrées à mi-parcours résultent principalement des effets positifs engrangés continuellement grâce aux actions visant l’élargissement de l’assiette fiscale, la simplification et digitalisation des services offerts par les régies, la généralisation des machines électroniques certifiées de facturation, l’interconnexion des bases des contribuables, l’exemption de pénalité pour les déclarations spontanées des opérations antérieures, etc. Le renforcement de la qualité du management au niveau des administrations financières à travers de nouvelle approche de promotion du civisme fiscal contribue également à ces progrès.
Le rapport indique qu’au 30 juin 2025, les recettes brutes collectées par les régies financières (impôts, Douanes et Trésor) s’élèvent à 1 130 012,8 millions de FCFA, en hausse de 141 021,2 millions de FCFA par rapport à l’année 2024. Cette hausse qui est portée par l’ensemble des régies financières, correspond à un taux de progression de 14,3% par rapport au montant de 988 991,5 millions de FCFA réalisé à fin juin 2024.
Les recettes mobilisées au deuxième trimestre par les régies financières affichent une progression de 110,8% par rapport au montant réalisé au premier trimestre. La Direction générale des Impôts et la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique ont particulièrement mobilisé un niveau de recettes largement supérieur aux résultats du premier trimestre.
Les produits de recettes brutes recouvrées par la Direction générale des Douanes (DGD) à fin juin 2025, s’établissent à la somme de 407 845 millions de FCFA en hausse de 58 517,3 millions de FCFA par rapport aux réalisations à fin juin 2024, ce qui correspond à une progression de 16,8%. Rapportés à l’objectif de la loi de finances, gestion 2025 est de 772 200 millions de FCFÀ ils affichent un taux de recouvrement de 52,8% contre 49,1% à fin juin 2024. Cette performance s’explique par les facteurs suivants le renforcement de la lutte contre la fraude ; la poursuite de la mise en œuvre des réformes douanières surtout en matière de digitalisation des procédures de dédouanement ; la poursuite de l’application de la valeur transactionnelle ; la veille permanente sur l’évolution des mobilisations de recettes au niveau des produits pourvoyeurs de recettes ; le renforcement des mesures de recouvrement sur les restes à recouvrer ; l’intensification des contrôles après dédouanement; l’assainissement du milieu des Commissionnaires en Douane Agréés (CDA).
Les recettes de la direction générale des Impôts
Le rapport d’exécution au 30 juin du budget de l’Etat gestion 2025 de la Direction générale du Budget renseigne que les produits de recettes fiscales brutes recouvrées par l’administration des Impôts à fin juin 2025 ont enregistré une progression de 13,6% en glissement annuel, en s’établissant à 641 039,1 millions de FCFA sur une prévision annuelle de 1 311 100,0 millions de FCFA, soit un taux de mobilisation semestriel de 48,9%. En valeur absolue, le niveau de progression des produits de recettes de la Direction générale des Impôts au premier semestre de 2025 est de 76 709,5 millions de FCFA. Cet écart positif en glissement annuel observé est imputable entre autres à la performance notée au niveau de certains impôts et taxes, notamment la taxe sur les biens et services, les impôts sur les revenus non salariaux et les impôts sur les revenus salariaux en lien avec les effets prononcés des réformes mises en œuvre, l’amélioration de la qualité du service fourni par les personnels des centres des impôts, la dématérialisation de l’essentiel des formalités déclaratives et de paiement et la volonté de l’administration fiscale de maintenir la dynamique de mobilisation des recettes, amorcée depuis 2018.
En effet, les impôts sur les revenus biens et services sont ressortis à 282 5l1, 7 millions de FCFA au 30 juin 2025, en augmentation de 60 157 millions de FCFA par rapport au montant de 222 354,7 millions de FCFA réalisé à la même période de 2024 selon la Direction générale du Budget. Cette performance des impôts sur les biens et services est principalement imputable à la bonne tenue de la taxe sur la valeur ajoutée, principal pourvoyeur de recettes fiscales intérieures (+54 346 millions), de la taxe sur les jeux de hasard (+2 554 millions) en lien avec la reprise des activités du principal pourvoyeurs des recettes liées au jeu de hasard en septembre 2024, et de la perception de la Taxe Spécifique Unique sur les Produits Pétroliers, après la suspension introduite en décembre 2023 dans la structure des prix des produits pétroliers.
S’agissant des recettes des impôts sur les revenus salariaux, ils sont ressortis à 83 602,5 millions de FCFA au 30 juin 2025, en augmentation de 7376,6 millions de FCFA par rapport au montant de 76 225,9 millions de FCFA réalisé à la même période de 2024. Quant aux impôts sur les revenus non salariaux, ils ont connu par rapport au niveau de mobilisation de la même période de l’exercice passée, une hausse de 5,4% en s’affichant à 195 035,3 millions de FCFA et 2025.
Enfin, les impôts sur la propriété ont enregistré un léger repli de 6,3% en glissement annuel en s’affichant à 21 861,6 millions de FCFA contre 23 337,8 à fin juin 2024. Cette baisse des impôts sur la propriété est induite notamment par la mauvaise tenue de droits d’enregistrement (-1 938,9 millions de FCFA) et de la taxe foncière unique (-136 millions de FCFA) indique le rapport d’exécution au 30 juin du budget de l’Etat gestion 2025 de la Direction générale du Budget.
La part de mobilisation du Trésor
Au 30 juin 2025, les recettes non fiscales collectées par la DGTCP s’élèvent à 81 128,7 millions de FCFA sur une prévision annuelle de 128 834 millions de FCFA, correspondant à un taux de 6,3%. Comparativement au montant de75 334,3 millions de FCFA réalisé à la même période en 2024, le niveau de réalisation des recettes mobilisées par la DGTCP enregistre une hausse de 5 794,4 millions de FCFA, correspondant à une augmentation de 7,7%. Cette performance enregistrée au titre du premier semestre de l’année est essentiellement portée par la rubrique « Autres recettes non fiscales »» (notamment aux autres produits), constituée des recettes liées aux produits générés par les Institutions et les services sectoriels de l’Etat, les reversements de sommes et de reliquats sur titres de paiement au Budget national.
Les recettes de l’Agence nationale du Domaine et du Foncier atteignent à fin juin 2025, un montant de I 335,5 millions de FCFÀ soit un taux de mobilisation de 26,770 des prévisions annuelles de 5 000 millions de FCFA, correspondant à une baisse de 9,4Yo par rapport aux réalisations à fin juin 2024 du fait du recul enregistré sur les recettes effectuées des titres fonciers. Elles sont néanmoins en hausse de 76,1% par rapport au niveau de mobilisation du premier trimestre de la gestion en cours.
Comparativement aux objectifs de 41,4% attendus à en juin, on note un grand écart positif (23,1%) en lien avec la demande de certaines prestations de la part des requérants. A fin juin 2025, les autres recettes budgétaires ont connu une mobilisation à hauteur de 33 406,8 millions de FCFA soit 40,2% des prévisions annuelles de 83 083 millions de FCFA. Elles sont en hausse de 997,3 millions de FCFA par rapport à la même période en 2024 soit la mobilisation ressortait à 32 409,5 millions de FCFA.
Le Fonds national des Retraites du Bénin
Les prélèvements du FNRB issus des cotisations sur salaires et des validations de services affichent un montant de 27 436) millions de FCFA à en juin 2025 sur une prévision annuelle de 59 166 millions de FCFA, soit un taux de réalisation de 46,40%. En glissement annuel, elles connaissent un repli de 1,3% en lien avec les pertes de cotisations dues aux départs à la retraite sur la période, qui ne sont pas compensées par les cotisations des nouvelles recrues. A fin juin 2025 les recettes des comptes d’affectation spéciale s’élèvent à un montant de 6 653,7 millions de FCFÀ sur une prévision de 23 200 millions de FCFA, contre une réalisation de 12 168,8 millions de FCFA à la même période et 2024. Cette baisse se justifie par la non mobilisation de ressources sur le compte « opérations militaires à l’extérieur » à en croire rapport d’exécution au 30 juin du budget de l’Etat gestion 2025 de la Direction générale du Budget du ministère de l’économie et des finances.
