Engagées contre la corruption, la BOAD et la BERD ont signé au cours de la semaine dernière, un partenariat pour renforcer leur arsenal de lutte contre les pratiques prohibées dans les projets de développement. Une alliance qui traduit une volonté partagée de promouvoir l’intégrité dans la finance internationale.
Sylvestre TCHOMAKOU
La lutte contre la fraude et la corruption dans les projets de développement prend une dimension nouvelle en Afrique de l’Ouest. En témoigne le mémorandum d’entente signé entre la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) et la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), destiné à prévenir, détecter et traiter les pratiques illicites susceptibles de compromettre les efforts de développement dans leurs zones d’intervention respectives. Ce partenariat s’inscrit dans une stratégie plus large portée par la BOAD, qui, après des collaborations fructueuses avec des institutions nationales de lutte contre la corruption dans l’espace UEMOA, étend désormais sa coopération à d’autres banques multilatérales de développement.
À travers cet engagement, l’objectif n’est autre que de créer un réseau d’échange et d’action capable de répondre avec agilité aux enjeux d’intégrité dans les financements publics et privés. Le mémorandum, signé entre Adama Papa Sacko, Inspecteur Général de la BOAD, et Jelena Madir, Directrice du Département Investigation et Éthique de la BERD, pose les jalons d’une collaboration opérationnelle autour de quatre axes : échange d’informations, coopération sur les enquêtes, renforcement des capacités, et partage de bonnes pratiques. Il s’agit non seulement de fluidifier la circulation d’informations, mais aussi de créer une dynamique de réponse commune face aux risques d’abus et de détournements.
« La signature de ce mémorandum ouvre la voie à un échange d’informations plus fluide, renforce les capacités d’actions et de coordination des deux Institutions, et consolide les mécanismes de prévention, de détection et de réponse dans le cadre de la lutte contre la fraude et la corruption », a souligné Adama Papa Sacko. Ce renforcement de la coopération interinstitutionnelle survient dans un contexte où les flux financiers liés à la transition climatique et à la reconstruction post-crise suscitent des besoins accrus de contrôle et de transparence. La BOAD, acteur de premier plan du financement du développement en Afrique de l’Ouest, confirme ainsi sa volonté de se positionner comme une institution proactive en matière de bonne gouvernance.