Porté par un marché en pleine expansion et des réformes favorisant tous types d’investissements, le Bénin attire de nouveaux acteurs économiques. Dernier en date : le cabinet d’audit et de conseil Adenka, déjà reconnu pour son expertise en Côte d’Ivoire. Pourquoi ce choix stratégique du Bénin ? À qui s’adressent les offres de ce cabinet alliant expertises locales et internationales ? Marc Wabi, Expert-Comptable, Consultant international et Associé Gérant d’Adenka, fort de plus de 30 ans d’expérience, partage ici la vision d’un cabinet enraciné dans les valeurs africaines, engagé pour l’impact durable et la transformation des PME. Découvrez les ambitions du réseau, sa stratégie au Bénin, et une approche singulière centrée sur les talents, la croissance responsable et l’accompagnement des entreprises vers l’excellence.
Bonjour M. Marc Wabi. Sous votre leadership, le cabinet d’audit “Adenka” prend place désormais au Bénin. Que signifie déjà “Adenka”?
Marc Wabi : Adenka fait référence à un ensemble de symboles qui se nomme Adingra. Dans les pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Togo, il existait depuis plusieurs centaines d’années un ensemble de symboles qui permettaient aux populations d’échanger entre elles, de communiquer, d’utiliser des mesures de commerce. Et on a souhaité se baser sur ces symboles pour traduire le fait qu’on veut à travers notre cabinet remontrer la valeur historique importante de notre continent. A travers Adingra, l’objectif est aussi de montrer que l’Afrique, depuis des temps immémoriaux, a toujours été un continent d’innovation, un continent qui était au-devant des grandes mutations qu’a connues notre communauté humaine. Et on ne pouvait pas non plus prendre Adingra en entier, donc on a réutilisé Adingra pour parler donc d’Adenka. Voilà l’origine d’Adenka. Il était important pour nous de rappeler notre culture africaine. Donc de rechercher dans notre existence, dans notre histoire, les éléments qui étaient les plus à même de traduire cette volonté de valoriser la culture africaine.
Adenka est présenté comme un réseau panafricain. Y-a-t-il une stratégie particulière qui vous a amené à choisir le Bénin comme une destination prioritaire pour le développement de votre réseau ?
Dans mon ancienne vie professionnelle, j’ai créé au Bénin, il y a un peu plus d’une vingtaine d’années, le premier cabinet de conseil et d’audit international. Ayant quitté cette enseigne, j’ai souhaité rééditer, cet exploit qui a été fait il y a une vingtaine d’années, aussi parce que le Bénin est un pays attractif. Le Bénin a profondément changé. Le Bénin est une terre économique majeure. On ne peut pas déployer une offre sur le continent sans compter sur le Bénin. Au-delà du Bénin, on va se déployer dans plusieurs autres pays. On est en train de préparer notre implantation à Djibouti. Ensuite, on pensera à des pays comme le Sénégal, le Cameroun et puis les deux Congo.
Votre objectif est d’accompagner les PME et les gouvernements africains. Quelles sont les opportunités spécifiques que vous identifiez au Bénin pour répondre à ces besoins en matière d’audit et de conseil ?
Le Bénin est aujourd’hui une place économique majeure dans notre région, mais aussi sur l’ensemble de notre continent. Et les dirigeants de notre pays ont engagé des réformes structurelles majeures, ont engagé des réformes économiques majeures qui aujourd’hui donnent des opportunités à des cabinets comme les nôtres de venir accompagner cet élan. Notre volonté, c’est d’accompagner le secteur public parce que nous pensons que les initiatives qui sont prises au niveau public doivent être accompagnées par le secteur privé et donc par des conseils avisés. L’expérience de nos associés et de nos collaborateurs est un atout pour accompagner l’État dans la mise en œuvre de sa politique. Deuxièmement, nous souhaitons également accompagner les Petites et moyennes entreprises (PME). Nous pensons qu’en Afrique, la relance économique, le développement économique passe inexorablement par les PME, et pouvoir apporter l’excellence de nos consultants, l’excellence de nos auditeurs aux secteurs privés, notamment aux PME, permettra d’accélérer cette relance économique, ce développement économique que nous voyons au sein du Bénin. Nous avons souhaité aussi accompagner les grandes entreprises. On ne peut pas, dans une économie majeure comme le Bénin, nous limiter qu’aux Petites et moyennes entreprises (PME).
On doit rassurer les grandes entreprises, on doit rassurer les investisseurs étrangers sur la qualité de l’investissement qu’ils pourraient faire au Bénin. Et notre volonté, c’est également de sécuriser leurs investissements, de les accompagner et de leur permettre de profiter de l’embellie économique que connaît notre pays. Enfin, on est au Bénin parce qu’aussi on veut apporter une offre de carrière aux talents. C’est dans la multiplication des offres aux talents et aux étudiants ou diplômés béninois qu’on pourra monter et développer de belles carrières. Donc nous sommes là aussi pour accompagner les talents qui existent au sein du Bénin et leur permettre de se déployer, leur permettre d’envisager un développement de carrière qui soit en ligne avec leurs ambitions.
De manière concrète, comment percevez-vous le marché béninois en termes de potentiel de croissance et de besoin en service d’audits et de conseils par rapport à d’autres pays d’Afrique francophone ?
La spécificité du Bénin, c’est dans la rapidité avec laquelle les changements ont été effectués, dans la facilité avec laquelle le pays a choisi des options qui, dans certains pays, pouvaient être des options qu’on ne pouvait pas envisager. C’est tous ces éléments qui font la spécificité du Bénin. Bien sûr, la jeunesse de ses dirigeants qui leur permet aujourd’hui d’explorer l’ensemble des possibilités et puis d’analyser les forces et les faiblesses des opportunités et de prendre des décisions qui soient adaptées à notre pays. Nous pensons qu’on ne peut rester en marge de cet élan. Les opportunités sont multiples.
Vous voyez, il y a aujourd’hui dans le secteur du tourisme une évolution significative. De grandes marques internationales choisissent de venir au Bénin et nous devons accompagner cet élan. Ce sont de grandes marques, c’est vrai, qui viennent pour développer le tourisme, mais elles auront des besoins.
Les Petites et moyennes entreprises, comme je vous le disais, doivent également profiter de cet élan et on doit mieux les organiser, on doit mieux les structurer, on doit leur apporter des outils, on doit leur apporter des solutions pour qu’elles puissent profiter aussi de ce développement économique important qu’on note au niveau du Bénin. Et l’État, même s’il est très juste dans la prise de décision, a également besoin de conseils pour accélérer le rythme des réformes économiques qui ont été initiées jusqu’à maintenant. Donc le Bénin est véritablement une terre d’opportunités et Adenka voudrait accompagner cet élan. Adenka voudrait prendre sa part dans le développement économique que le Bénin est en train d’initier.
L’un des objectifs d’Adenka est de moderniser les services publics. Y a-t-il des discussions ou des initiatives spécifiques envisagées avec des entités gouvernementales ou des institutions béninoises ?
Adenka a été créé récemment mais dans les vies précédentes, nous avons accompagné le gouvernement du Bénin et beaucoup d’institutions béninoises dans cette réforme économique majeure que notre pays connaît. On continue justement avec Adenka d’accompagner le gouvernement sur divers sujets. Comprenez que je ne peux pas en parler compte tenu du fait qu’ils sont confidentiels. Mais notre position est très claire et l’un des axes majeurs de notre développement au Bénin, c’est véritablement d’apporter l’expérience et l’expertise de nos collaborateurs au développement et à l’assistance au gouvernement dans la mise en œuvre des réformes économiques.
Adenka met en avant la prise en compte des particularités locales. Quelles sont les spécificités du contexte économique et réglementaire béninois que votre réseau attend particulièrement adresser et comment comptez-vous adapter vos services à ces réalités ?
Notre devise chez Adenka, c’est : “empreinte africaine, expertise internationale”. On déploie cela dans l’ensemble de notre façon de faire. D’abord, parce que dans notre recrutement, on recrute des jeunes africains ou d’autres continents qui ont d’abord de la compétence, mais aussi l’envie d’apporter des solutions qui vont avoir un impact sur le continent.
Donc, on embauche également des gens qui sont empreints de notre culture et qui savent allier leur expérience, leur compétence technique avec notre culture africaine. Et cette devise, nous voudrions la traduire dans notre stratégie, dans la façon d’accompagner nos clients, dans la façon de les choisir, dans la façon d’analyser le risque que nous avons à interagir avec eux. Donc, on va mettre en place une série de procédures qui tiennent compte et qui prennent en compte cette devise. L’Afrique est le continent de l’avenir, mais l’Afrique est aussi le continent du présent. Si nous entendons que l’Afrique est également le continent du présent, on doit pouvoir proposer des solutions qui cadrent avec les spécificités africaines. Et c’est ça notre volonté.
Proposer au secteur public africain, proposer aux PME et aux grandes entreprises africaines, mais également proposer aux investisseurs étrangers qui investissent en Afrique d’avoir des solutions, d’avoir une approche qui leur permette de répondre efficacement aux problématiques qu’ils ont, en tenant compte de la spécificité de nos pays. Parce qu’on ne peut pas déployer des solutions européennes en Afrique sans tenir compte de la volonté des Africains, sans tenir compte de la façon de faire des Africains. C’est cette ADN qu’on veut imprimer, c’est cette spécificité qu’on veut imprimer dans notre façon de faire de l’unité du Conseil dans l’ensemble des pays où nous nous installons.
Votre mot de la fin ?
Avec nos associés, nous sommes très heureux de lancer Adenka au Bénin. Nous espérons que Adenka, comme dans les pays où nous sommes déjà installés, sera une solution importante, appréciée de l’ensemble des décideurs économiques du secteur privé comme du secteur public. Notre volonté en venant au Bénin est d’apporter notre contribution au développement économique important qu’on note dans notre pays.
Nous voulons également attirer l’attention des talents. Nous nous installons au Bénin, mais nous souhaitons recruter des talents issus du Bénin pour nous accompagner dans cet objectif. Nous allons lancer très prochainement, cette semaine d’ailleurs, un appel à candidatures afin de recruter une quinzaine, une vingtaine de jeunes diplômés béninois pour nous aider avec nos associés à mettre en place ces stratégies que nous voulons pour les entreprises et pour le secteur public au Bénin.