En mission de travail en France, le président du Conseil Économique et Social (CES), M. Conrad Gbaguidi, conduit une série de rencontres stratégiques à Paris dans le but de structurer et renforcer les filières de l’artisanat béninois. Ces échanges s’inscrivent dans une dynamique plus large de développement territorial, de lutte contre l’informel et de promotion de l’emploi, notamment des jeunes et des femmes.
Dès les premiers jours de son séjour, le président Conrad Gbaguidi en compagnie du conseiller Soufiyano Imorou, président de la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Bénin (CMAB) ont rencontré plusieurs acteurs de l’artisanat français. Ensemble, ils ont discuté des moyens de structurer les professions artisanales, souvent dévalorisées, en leur offrant des cadres de formation professionnelle, de labellisation et de valorisation des savoir-faire locaux.
Bâtir des ponts
Une étape importante de cette mission a été la rencontre avec M. Côme TÊTE, Directeur territorial de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) d’Île-de-France. Cette institution française est un modèle en matière de formation professionnelle, de suivi des artisans et de développement des Centres de formation d’apprentis (CFA). À travers un partage d’expériences, les échanges ont permis d’identifier des pistes d’inspiration réalistes pour le contexte béninois.
Le président du CES a également pris part, le mardi 24 juin 2025, au salon « IMPACT PME » de la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises) à Paris. Ce salon dédié à l’innovation, à la formation et à l’économie de proximité, a été l’occasion pour M. Gbaguidi de rencontrer deux personnalités influentes : Mme Audrey Belin, sénatrice de La Réunion, et M. Dominique Vienne, président du CESER de La Réunion et président de l’Assemblée des CESER de France. Ensemble, ils ont échangé sur les passerelles possibles entre les institutions consultatives d’outre-mer et africaines pour renforcer la voix des territoires dans les politiques publiques.
S’inspirer des modèles fonctionnels
La visite des ateliers de formation (mécanique, coiffure, esthétique, boulangerie, pâtisserie, etc.) a mis en lumière l’efficacité du modèle des CFA français. Constatant que “le Bénin ne dispose pas encore de CFA alors même qu’ils représentent un levier majeur pour structurer nos métiers, sortir les artisans de l’informel et contribuer au PIB national”, le président du CES a insisté sur l’importance pour le Bénin de s’inspirer des modèles fonctionnels sans les copier aveuglément, afin d’adapter les innovations à nos réalités. “Ce que nous voyons ici, ce sont des réponses concrètes aux défis de formation, d’employabilité et de productivité dans l’artisanat. C’est tout l’enjeu du partenariat entre la CMAB, le CES et les acteurs français que nous rencontrons”, a-t-il indiqué.
Cette mission en France marque un tournant dans l’approche du CES en matière d’économie locale. Elle confirme la volonté de l’institution de contribuer activement à la transformation de secteurs clés comme l’artisanat en soutenant des dynamiques durables, inclusives et structurantes pour le Bénin.
