Au cours de l’année 2024, les acteurs du secteur industriel ont réalisé des profits dans leurs activités de transformation. Le rapport annuel de 2024 de la BCEAO souligne que la production industrielle dans l’UEMOA s’est accrue de 7,6 % en 2024, après une progression de 3,3 % un an auparavant.
Falco VIGNON
La production industrielle est en hausse en 2024 en Côte d’ivoire. Cette évolution s’explique par l’accélération notamment de la production extractive (+11,6 % contre +2,9 %), manufacturière (+6,0 % contre +2,8 %) et énergétique (+8,3 % contre +12,1 %). La dynamique de la production extractive est en lien avec le rebond de l’extraction du pétrole brut au Niger, dans un contexte de reprise des exportations via le pipeline Niger-Bénin, ainsi que le démarrage de l’extraction du pétrole brut au Sénégal. En effet, la production du pétrole brut a connu une augmentation de 43,6 % en 2024 contre un repli de 0,9 % noté en 2023. Cette évolution a, toutefois, été atténuée par le recul de la production de l’uranium et de l’or. S’agissant de l’industrie manufacturière, la hausse de la production découle de celle des unités de transformation alimentaire, du raffinage du pétrole, des produits métallurgiques, du bois et articles en bois. La décélération notée dans le secteur énergétique est en rapport essentiellement avec la contreperformance de la production d’électricité (8,8 % en 2024 contre 13,2 % en 2023).
Hausse du chiffre d’affaires dans le commerce
Le chiffre d’affaires du commerce de détail dans l’UEMOA s’est accru de 3,1 % en 2024, après une hausse de 6,3 % un an plus tôt. Cette évolution de l’indice qui intervient dans un contexte de net repli de l’inflation dans l’Union, s’explique par une décélération du rythme de progression du chiffre d’affaires des ventes de produits alimentaires (+2,3 % contre +4,8 %) et pétroliers (+2,5 % contre +8,2 %), ainsi que des matériaux roulants (+4,2 % contre +14,7 %). L’indice du chiffre d’affaires dans les services marchands (hors services financiers) est ressorti en hausse de 4,6 % en 2024, stable par rapport aux réalisations de l’année précédente. Cette évolution est due notamment à la bonne tenue des activités dans le secteur des transports au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, aux services de soutien au bureau au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Niger, au Sénégal et au Togo ainsi que la performance des activités d’information et de communication, notamment au Burkina, en Côte d’Ivoire et au Niger.
Le rapport annuel de 2024 de la BCEAO note que l’indice des activités dans les services financiers a enregistré une décélération de 13,6 % en 2024, après une hausse de 15,3 % un an plus tôt, en lien essentiellement avec le ralentissement de la dynamique du volume des crédits bancaires. Toutefois, l’inflation demeure à un niveau élevé en raison de la hausse modérée de l’offre (+2,0 %) de céréales locales au terme de la campagne agricole 2023/2024, conjuguée à la persistance de certaines entraves dans les circuits d’approvisionnement, en relation avec les mesures de restriction des échanges prises par certains pays. Sur cette base, les prix des denrées alimentaires locales ont enregistré des augmentations sensibles de 4,8 % en 2024 contre 3,7 % en 2023.
La décélération des prix devrait se poursuivre en 2025, avec un taux d’inflation prévu à 2,7 %, en rapport avec l’amélioration attendue de l’offre domestique de denrées vivrières locales. Cette évolution résulte de la mise sur les marchés des récoltes de la campagne 2024/2025 et des tendances projetées des cours des produits pétroliers et alimentaires importés par les pays de l’Union. En effet, les premières estimations communiquées par le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) indiquent une progression globalement satisfaisante du niveau de la production céréalière de la campagne 2024/2025 dans la majorité des pays de l’Union, notamment au Burkina (+18,1 %), en Côte d’Ivoire (+17,2 %), au Niger (+9,1 %), en Guinée-Bissau (+8,9 %) et au Mali (+6,7 %). Au Bénin, la production est ressortie quasi-stable (+0,5 %). Toutefois, la production a baissé au Togo (-5,0 %) et a fortement chuté au Sénégal1 (-48,1 %).