Les prix des denrées alimentaires ont poursuivi leur repli dans la zone Uemoa, portés par des récoltes abondantes et la détente sur les marchés mondiaux du riz, du blé et des huiles. Cette évolution consolide la désinflation observée depuis le début de l’année 2025.
Selon la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), les prix des produits alimentaires importés ont reculé de 1,8 % en août 2025, après une hausse de 3,2 % le mois précédent. Le blé (-3,4 %), l’huile de soja (-3,2 %) et le riz (-1,7 %) figurent parmi les produits les plus concernés, selon la Note de conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa – Septembre 2025.
Cette détente internationale s’ajoute à la bonne campagne agricole 2024-2025 qui a renforcé l’approvisionnement des marchés locaux en céréales. Les Etats ont, de leur côté, multiplié les interventions pour stabiliser les prix vivriers et soutenir la sécurité alimentaire des ménages.
Par conséquent, l’inflation régionale est tombée à -1,4 % en août, son niveau le plus bas depuis 2019. Le recul des prix alimentaires contribue à la baisse du coût de la vie dans la plupart des pays de l’Union, notamment au Burkina Faso (-3,2 %), au Niger (-9,0 %) et en Guinée-Bissau (-1,6 %). Les produits céréaliers, les huiles végétales et les légumes frais ont vu leurs prix chuter, soutenant ainsi le pouvoir d’achat des ménages.
Tendance solide
La Bceao prévoit une inflation moyenne de -1,0 % en septembre et un léger retour en territoire positif d’ici novembre (+0,1 %), sous l’effet d’une stabilisation attendue des prix internationaux. Globalement, les projections de la Banque centrale anticipent un maintien de cette tendance jusqu’à la fin de l’année.
Les fondamentaux restent « solides », mais la Banque centrale demeure vigilante face aux tensions géopolitiques et à la volatilité des prix mondiaux, souligne la note de conjoncture.
Réuni le 17 septembre dernier, le Comité de politique monétaire (Cpm) a décidé de maintenir inchangés les taux directeurs : le principal taux de refinancement à 3,25 % et le taux du guichet de prêt marginal à 5,25 %. Ce statu quo s’inscrit dans une politique monétaire prudente, alors que la croissance se consolide et que l’inflation reste négative dans la zone.
Toutefois, la Bceao indique la persistance de l’insécurité dans certaines zones et les perturbations logistiques pourraient freiner les gains enregistrés sur les marchés et fragiliser la stabilité des prix.
Aké MIDA

