Malgré un contexte géopolitique mondial incertain, l’Afrique subsaharienne affiche une dynamique économique encourageante. L’édition d’octobre 2025 du rapport Africa’s Pulse souligne que « la dynamique de croissance économique en Afrique subsaharienne demeure robuste », en dépit des tensions internationales.
Après un creux en 2023, l’activité économique régionale reprend de la vigueur. Le rapport prévoit une croissance de « 3,5 % en 2024 », qui devrait atteindre « 3,8 % en 2025 », avant de s’accélérer à « un taux annuel moyen de 4,4 % sur la période 2026-2027 ». Ces prévisions traduisent une reprise progressive, portée par la stabilisation des prix, la reprise des investissements et une demande intérieure plus robuste.
Autre signal positif, l’inflation poursuit sa décrue. Après avoir culminé à « 9,3 % en 2022 », le taux médian est tombé à « 4,5 % en 2024 » et devrait se stabiliser entre « 3,9 et 4 % par an sur la période 2025-2026 ». Toutefois, cette tendance masque des disparités importantes entre pays, certaines économies restant vulnérables aux chocs climatiques ou à la volatilité des devises.
Si la croissance revient, ses retombées sociales restent limitées. Le rapport de 120 pages rappelle que « l’emploi constitue le principal canal par lequel les populations bénéficient des fruits de la croissance économique ». Or, la majorité des nouveaux entrants sur le marché du travail rejoignent « des secteurs informels, caractérisés par une faible productivité et des perspectives limitées en matière de croissance des revenus, de réduction de la pauvreté et de mobilité sociale ».
Les emplois salariés ne représentent que « 24 % de l’ensemble des emplois », un chiffre encore plus faible hors de l’Afrique australe. Cette réalité souligne l’urgence d’un changement de cap.
Pour transformer cette croissance en développement inclusif, le rapport appelle à « adopter un nouveau modèle de croissance fondé sur le développement des moyennes et grandes entreprises », considérées comme « de véritables moteurs de productivité et de création d’emplois ». En renforçant ces acteurs, la région pourrait amorcer une transition vers une économie plus formelle, plus résiliente et plus équitable.
Souleymane Coulibaly

