« Les défis contemporains de la justice béninoise ». C’est le thème de la rentrée judiciaire 2025-2026 de la Cour suprême dont l’audience solennelle a eu lieu le vendredi 31 octobre 2025 au siège de l’institution à Porto-Novo. Étaient présents, aux côtés du président Victor Dassi ADOSSOU, plusieurs personnalités dont le Président Dr H.C Louis Gbèhounou VLAVONOU. À cette occasion, le Président de la Cour suprême a apprécié la productivité législative orientée vers la Cour suprême, appuyée par la clairvoyance et le sens du devoir républicain du Président VLAVONOU.
En dehors des observations de Me Angelo HOUNKPATIN, bâtonnier de l’Ordre des avocats du Bénin, sur le thème de la cérémonie, et des réquisitions de Saturnin Djidonou AFATON, procureur général près la Cour suprême, deux allocutions ont meublé la cérémonie fort solennelle. Il s’agit, en premier, du discours de rentrée de M. Victor Dassi ADOSSOU, président de la Cour suprême, et en second du message de Mme Mariam CHABI TALATA, vice-présidente de la République, grande chancelière de l’Ordre national du Bénin, représentant le chef de l’État, chef du Gouvernement et président du Conseil supérieur de la magistrature.
S’il est vrai que cette cérémonie a permis de faire le bilan des activités menées au titre de l’année 2024-2025 par la Cour suprême et d’aborder les tenants et aboutissants du thème retenu, elle a surtout permis au Président ADOSSOU d’apprécier la qualité et la portée historique de certaines mesures législatives.
« Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, c’est avec beaucoup d’intérêt que le juge de cassation a suivi l’œuvre législative conduite sous votre impulsion au cours de l’année 2025 et se satisfait de la qualité et de la portée historique de certaines mesures législatives. Nous tenons à sublimer la loi n° 2025-11 du 1er juillet 2025 portant modification de la loi n° 31 du 02 novembre 2024 relative à la reconnaissance de la nationalité béninoise aux Afrodescendants. L’adoption de cette loi porte le symbole de l’ouverture de notre pays au monde et du devoir de mémoire de ses enfants. Nous sommes restés également sensibles au vote, entre autres, de la loi n° 2025-07 du 24 mars 2025 modifiant la loi n° 2022-11 du 27 juillet 2022 portant statut des magistrats de la Cour suprême », a lancé le Président ADOSSOU.
Mais avant, il a salué les progrès qualitatifs qu’enregistre la vie institutionnelle de notre pays. « Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, Mesdames et Messieurs les Présidents d’institutions de la République, la Cour suprême se félicite de la dynamique positive du meilleur fonctionnement des institutions de la République, dans une complémentarité républicaine où chacun joue son rôle dans le respect des prérogatives des autres. Les progrès qualitatifs qu’enregistre la vie institutionnelle de notre pays témoignent à suffisance de la solidité de ces institutions et de la qualité de la gouvernance publique. Nous en tirons, en tant que juges, une légitime fierté », a-t-il indiqué.
Pour revenir à l’audience proprement dite, le Président ADOSSOU a informé qu’elle se tient dans un contexte où le monde est manifestement en crise, où l’on assiste à l’effondrement du droit international. Cependant, a-t-il constaté, c’est dans cet univers trouble ou troublé que le Bénin offre à voir sa capacité de résilience à plusieurs égards et reste attaché à ses grandes options politiques et de développement issues de la Conférence des forces vives de février 1990. Mieux, a-t-il ajouté, depuis quelques années, la justice, ou le pouvoir juridictionnel, est devenue la nouvelle scène de la démocratie, constamment livrée à l’opinion publique à la faveur des affaires politico-judiciaires ou de procès médiatisés.
Raoul GANDAHO
Correspondant Régional Ouémé -Plateau

