Si le marché interbancaire de l’Uemoa a marqué un léger repli en juillet, les taux d’intérêt demeurent contenus et la liquidité globale reste suffisante, selon la Bceao qui maintient une politique monétaire prudente et accommodante.
Aké MIDA
Le marché interbancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a connu un ralentissement au mois de juillet, après plusieurs mois de dynamisme soutenu. D’après le dernier Bulletin mensuel des statistiques de la Bceao, le volume moyen hebdomadaire des opérations s’est établi à 774,1 milliards de francs Cfa, en baisse de 11,8 % par rapport aux 877,3 milliards enregistrés en juin.
Le taux d’intérêt moyen de référence, calculé sur le compartiment à une semaine, s’est situé à 4,80 % en juillet, contre 4,94 % le mois précédent, reflétant un léger assouplissement des conditions de liquidité malgré un volume des transactions en repli, indique la Banque centrale.
Cette tendance s’accompagne d’un léger recul des taux débiteurs pratiqués par les banques, qui ressortent à 6,68 % hors charges et taxes, soit 2 points de base (pdp) de moins qu’en juin. Parallèlement, les taux créditeurs des dépôts à terme ont progressé de 3 points de base pour atteindre 5,40 %.
L’évolution des taux interbancaires s’inscrit dans la continuité de la politique monétaire accommodante de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) qui a maintenu depuis le 16 juin dernier ses taux directeurs à 3,25 % pour le taux minimum de soumission aux appels d’offres et à 5,25 % pour le guichet de prêt marginal.
La confiance entre établissements financiers de la zone se maintient, et le recours régulier à ce marché confirme la capacité des banques à adapter leur gestion de trésorerie dans un environnement de taux favorable.
Contexte globalement stable
L’évolution du marché interbancaire s’inscrit dans un contexte macroéconomique caractérisé par un taux d’inflation annuel négatif de -0,9 % en juillet, après -0,2 % en juin, porté par le recul des prix des produits alimentaires (-1,7 pdp) et des services de restauration et hôtellerie (-0,3 pdp).
La contraction des échanges interbancaires en juillet contraste avec la dynamique observée au mois précédent, où le marché avait montré une bonne résilience avec un volume hebdomadaire moyen en hausse de 0,3 %. Cette évolution illustre la sensibilité des transactions interbancaires aux conditions de liquidité, mais également à l’environnement général des prix et des taux.
Le contexte international demeure favorable à la stabilité monétaire régionale. Les cours mondiaux du pétrole ont poursuivi leur recul (-13,8 % en glissement annuel), tandis que les prix des matières premières exportées par les pays de l’Union ont connu des évolutions contrastées. Il est noté une forte hausse pour la noix de cajou (+172,1 %) et l’or (+39,4 %) et une progression modérée pour le cacao (+2,9 %). En revanche, une baisse significative baisse pour le café (-20,6 %), le caoutchouc (-8,0 %) et le coton (-3,4 %).
Sur le marché des changes, l’euro s’est apprécié sur un an face au dollar (+5,7 %), au yen (+5,4 %) et au yuan (+5,3 %), contribuant à un contexte externe relativement stable pour la politique monétaire de l’Union.