À Alger, en marge de la Foire commerciale intra-africaine, Afreximbank a annoncé la création d’une société de commerce et de distribution capitalisée à hauteur d’un milliard de dollars. Objectif : stimuler les échanges entre pays africains, soutenir la transformation locale des matières premières et renforcer l’intégration économique du continent.
Sylvestre TCHOMAKOU
L’Afrique ne pèse que 3,3 % des exportations mondiales, malgré ses immenses ressources naturelles et humaines. Pour inverser cette tendance, Afreximbank a choisi d’agir. Vendredi 5 septembre à Alger, l’institution a officiellement lancé la Société africaine du commerce et de la distribution, une nouvelle structure dotée d’un capital de 1 milliard de dollars destinée à dynamiser les échanges intra-africains. Cette annonce intervient en marge de la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025) et de la Journée des diasporas africaines. Selon Ayman El-Zoghby, directeur du financement, du commerce et des investissements à Afreximbank, la société a déjà entamé ses premières opérations avant même son lancement, avec la commercialisation de produits africains. L’ambition n’est autre que de réduire les exportations de matières premières brutes en encourageant leur transformation sur place, et offrir aux entreprises locales un accès direct à des financements pour étendre leurs activités.
Ce projet intervient dans un contexte de reprise du commerce intra-africain. D’après le rapport 2025 d’Afreximbank, les échanges entre pays du continent ont atteint 220,3 milliards de dollars en 2024, en hausse de 12,4 % par rapport à 2023. Si les matières premières dominent encore, les flux de machines, véhicules, produits alimentaires, chimiques et électroniques progressent. De façon globale, le commerce africain de marchandises a rebondi de 13,9 % en 2024 pour atteindre 1 500 milliards de dollars, après une contraction en 2023.
Dynamiser le marché commun
Afreximbank se positionne déjà comme un acteur clé de cette dynamique. Rien qu’en 2024, l’institution a mobilisé 17,5 milliards de dollars pour financer le commerce et prévoit d’augmenter ses décaissements à 40 milliards d’ici 2026.
La foire d’Alger illustre ce nouvel élan. Plus de 2 000 exposants et des milliers d’acheteurs s’y retrouvent pour nouer des partenariats. Les organisateurs prévoient la conclusion de plus de 44 milliards de dollars d’accords commerciaux et d’investissements au cours de cette édition, qui constitue la première en Algérie. Depuis sa création en 2018, l’IATF a déjà permis la signature d’accords dépassant 118 milliards de dollars.
Avec le marché unique de la ZLECAf en toile de fond, réunissant plus de 1,4 milliard de personnes et un PIB supérieur à 3 500 milliards de dollars, Afreximbank entend faire de sa nouvelle société un levier pour ancrer davantage l’Afrique dans les chaînes de valeur mondiales.