L’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) est passé de 103,3 en mai à 103,2, selon les dernières données publiées par l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (Instad).
Belmondo ATIKPO
Cette diminution s’explique principalement par la baisse des prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées (-0,7 %). Les agrumes (-2,9 %), les huiles végétales (-2,9 %) et les céréales (-0,9 %) sont les principales catégories responsables de cette évolution, en lien notamment avec la saisonnalité et une meilleure disponibilité sur le marché. À l’inverse, les prix dans le secteur des transports ont connu une hausse de 2,2 %, tirée par l’augmentation du prix de l’essence (+5,7 %), consécutive à une réduction de l’offre d’essence frelatée, dite « Kpayo ». L’inflation sous-jacente, qui exclut les produits saisonniers et l’énergie, a également enregistré un léger recul, passant de 101,7 en mai à 101,5 en juin. Du côté de l’origine des produits, les prix des produits importés ont augmenté de 1,1 %, tandis que ceux des produits locaux ont baissé de 0,5 %. Le taux d’inflation moyen annuel s’établit à 1,1 % à fin juin, contre 1,0 % un mois plus tôt. Ce taux reste conforme aux critères de convergence de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Autre produit à contre-courant de la tendance inflationniste : le ciment. À l’exception de la ville de Bohicon, où les prix sont restés stables, une baisse a été enregistrée dans les autres centres urbains.
Cette évolution est liée à une meilleure disponibilité du produit sur le marché, fruit d’une reprise des livraisons depuis les cimenteries et d’une régulation relative de la distribution. Il est cependant important de noter que pour plusieurs autres produits de consommation courante, les variations de prix enregistrées ne sont pas directement imputables à la dynamique offre-demande, mais plutôt à des spéculations marchandes. La volatilité de certains prix serait donc alimentée par des comportements opportunistes que par des causes structurelles. A l’approche de la saison des pluies, période souvent critique pour l’approvisionnement alimentaire, la tendance pourrait se poursuivre, voire s’aggraver. Dans un contexte régional déjà fragilisé par les chocs extérieurs, les défis liés à la sécurité alimentaire et au pouvoir d’achat restent entiers.