Avec un taux d’inflation limité à 1,2 % en 2024, le Bénin figure parmi les pays les plus stables de l’Uemoa. La tendance devrait se poursuivre en 2025 et 2026, selon les projections de la Bceao, malgré un environnement régional exposé aux chocs agricoles et géopolitiques.
Par Aké MIDA
En 2024, le Bénin a affiché l’un des taux d’inflation les plus bas de l’Union économique et monétaire ouest-africaine : 1,2 % en moyenne annuelle, contre 2,7 % en 2023, selon les données officielles de la Bceao. Pour 2025, l’institut monétaire projette un taux d’inflation central de 1,4 %, compris entre 1,1 % et 1,6 %, selon les scénarios. En 2026, la hausse des prix resterait également modérée, autour de 1,8 %, en lien avec l’objectif communautaire de stabilité, estime la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), confirmant la dynamique de stabilité des prix.
Cette tendance s’inscrit dans une trajectoire de désinflation progressive amorcée depuis 2022. En dépit de tensions observées dans plusieurs pays de la sous-région, le Bénin a réussi à contenir les hausses de prix, notamment grâce à une bonne performance agricole et à des mesures ciblées en faveur du pouvoir d’achat. D’après la Bceao, la production céréalière a progressé de 6,1 % au cours de la campagne 2024-2025, offrant une meilleure disponibilité des denrées alimentaires. Cette évolution a permis de stabiliser l’offre alimentaire locale, limitant l’exposition du pays aux hausses des prix importés. Si des pressions ont été ressenties durant la période de soudure, en l’occurrence de juin à août 2024, l’arrivée sur les marchés des nouvelles récoltes a permis un rapide rééquilibrage.
Stabilité des composantes clés
Outre les denrées alimentaires, les prix de l’énergie et du logement sont restés modérés. Le gouvernement a maintenu des dispositifs de subventions ciblées, avec peu d’ajustements des prix des carburants à la pompe. Cela a contribué à contenir les coûts du transport et des loyers. En 2024, la contribution de la composante énergie à l’inflation globale dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) est restée limitée à 0,3 point de pourcentage, avec une faible incidence au Bénin.
De plus, les effets de la hausse des coûts logistiques et du fret international, qui ont marqué l’année 2024 (+153 %), ont été moins sensibles dans l’économie béninoise, notamment grâce à la stabilité du franc CFA et à la résilience du tissu commercial.
Avec cette performance, le Bénin conforte sa position de bon élève en matière de maîtrise de l’inflation, dans un contexte régional encore fragile. Mais la stabilité reste fragile face aux risques climatiques, aux tensions géopolitiques régionales et aux fluctuations des marchés mondiaux, notamment pour les produits importés comme les engrais, les huiles ou le carburant.
Les prochaines campagnes agricoles, la sécurité dans les zones de production et l’évolution des cours mondiaux constituent des déterminants majeurs du niveau des prix.
Prévisions d’inflation pour le Bénin selon les scénarii
- 2024 : 1,2 % (réalisé)
- 2025 : 1,1 % (optimiste), 1,4 % (central), 1,6 % (pessimiste)
- 2026 : 1,2 % (optimiste), 1,8 % (central), 2,5 % (pessimiste)
Source : BCEAO, juin 2025