Le groupe bancaire sud-africain Nedbank pourrait céder sa participation dans le capital d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI). Dans une note officielle publiée le 24 juin 2025, Nedbank a annoncé mener une réévaluation stratégique de sa participation dans ETI, le groupe bancaire panafricain. Cet examen en cours concerne les 21,22 % de parts que détient Nedbank dans le capital d’ETI, un investissement évalué à environ 500 millions de dollars lors de son acquisition en 2014. À l’époque, cette prise de participation s’inscrivait dans la continuité d’un partenariat initié en 2008, et visait à offrir à Nedbank une présence élargie sur le continent via le réseau étendu d’Ecobank.
Jason Quinn, directeur général de Nedbank depuis 2024, a confirmé que cette réflexion stratégique a été favorablement accueillie par la communauté financière, et que toutes les options restent sur la table, y compris une cession totale de la participation dans ETI. Bien qu’aucune décision définitive n’ait été prise à ce stade, les échanges avec les investisseurs montrent un soutien croissant à cette éventualité.
Une recomposition possible de l’actionnariat
En tant qu’actionnaire de référence, Nedbank occupe une position centrale dans la gouvernance d’ETI. Sa sortie éventuelle ouvrirait la voie à une reconfiguration de l’actionnariat, susceptible de modifier les équilibres au sein du groupe. Parmi les autres grands détenteurs de parts figurent notamment la Qatar National Bank (20,10 %), Arise BV (14,10 %) et la Public Investment Corporation (PIC) d’Afrique du Sud (13,48 %).
Une telle évolution pourrait également repositionner Ecobank dans ses orientations stratégiques, dans un contexte de transformation accélérée du secteur bancaire en Afrique avec des groupes très offensifs comme Coris Bank ou Vista Group en pleine expansion.
Quelle suite pour Nedbank et pour Ecobank ?
Pour Nedbank, un retrait d’ETI marquerait un réajustement de sa stratégie continentale, en recentrant ses efforts sur des marchés jugés plus prioritaires ou plus rentables à court et moyen termes, notamment en Afrique australe.
À l’inverse, ETI pourrait voir cette opération comme une opportunité de renouveler son tour de table, en attirant de nouveaux investisseurs institutionnels, africains ou étrangers, désireux de renforcer leur présence sur le marché bancaire africain.
Avec une présence dans 33 pays d’Afrique subsaharienne, ETI reste l’un des rares groupes bancaires à avoir bâti une telle empreinte continentale. Son actif total atteignait 28 milliards de dollars au 31 décembre 2024, faisant d’elle un acteur incontournable du financement en Afrique.