(Progrès dans la mise en œuvre de l’agenda climatique)
Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Frédéric Lambert a séjourné à Cotonou du 29 septembre au 9 octobre 2025 dans le cadre de la septième revue du programme économique du Bénin appuyé par le mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la facilité élargie de crédit (FEC), et sur la quatrième revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). De remarquables progrès ont été notés avec des prouesses. Au terme, un accord a été trouvé avec les autorités béninoises.
Bidossessi WANOU
Il s’agit de la septième et dernière revue du programme appuyé par le MEDC et la FEC et de la quatrième et dernière revue de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Ces revues se sont soldées par une satisfaction de part et d’autre (le Bénin et le FMI). Selon le communiqué final rendu public par le FMI, « au cours des trois années du programme, la résilience économique du Bénin s’est renforcée grâce à une politique macroéconomique saine et des réformes qui ont engagé une transformation structurelle de l’économie. L’élan de croissance enregistré en 2024 s’est prolongé au premier semestre de 2025, avec une progression du PIB de 7,5 % en glissement annuel, portée par l’agriculture, le commerce, et la construction ». Le FMI a noté que la reconstitution des marges budgétaires se poursuit après une consolidation budgétaire avec un an d’avance par rapport au programme. L’exécution budgétaire jusqu’à fin juillet 2025 laisse présager une performance similaire. Selon le Chef de mission, Frédéric Lambert, « au cours des trois années du programme, la résilience économique s’est renforcée grâce à une politique macroéconomique saine et des réformes qui ont permis une transformation structurelle de l’économie. « Le dynamisme de l’activité observé au premier semestre de 2025 nous a conduit à réviser à la hausse notre prévision de croissance à 7 % pour 2025. L’ouverture prochaine du pôle agro-alimentaire du Grand Nokoué à Abomey-Calavi et la reprise de la production pétrolière à Sème-Podji devraient contribuer à soutenir la croissance à moyen terme ». Et il poursuit : « Le déficit du compte courant de la balance des paiements est estimé en baisse en 2024 par rapport à 2023 avec une réduction du déficit des services et une diminution des importations de biens d’équipement suite au démarrage de la zone industrielle de Glo-Djigbé ». La performance du Bénin dans le cadre du programme, selon lui, reste solide. Pour preuve, « tous les objectifs quantitatifs pour fin juin 2025 ont été atteints, avec une exécution budgétaire en ligne avec les objectifs du programme… Les autorités restent engagées à étendre, au sein de l’enveloppe budgétaire, les filets sociaux, avec des avancées notables dans les programmes pour l’éducation, la santé, et l’assistance sociale en 2025 ». Une dynamique maintenue et consolidée dans le projet de loi des finances 2026. Au fait, « le projet de loi de finances 2026 soumis au Parlement en septembre 2025 vise un maintien de la discipline budgétaire avec un déficit en dessous de 3%. La poursuite des efforts de mobilisation des recettes continuera de soutenir l’augmentation des dépenses sociales et d’investissement pour répondre aux besoins de développement du Bénin », a confié Frédéric Lambert.
Gouvernance, transparence budgétaire et climat
Dans le cadre de la 7ᵉ revue du programme MEDC/FEC, le FMI a salué les réformes engagées par le Bénin, particulièrement dans la gouvernance, la transparence budgétaire, l’inclusion financière et les filets sociaux. Des progrès notables ont été réalisés, notamment à travers la publication des rapports d’audit de marchés publics sensibles, et des états financiers des entreprises publiques comme la SONEB, SBEE, SBPE, ainsi que du Port Autonome de Cotonou pour les années 2022 à 2024. En matière de protection sociale, les autorités ont finalisé une cartographie des programmes existants, une étape essentielle pour mieux orienter la politique nationale de protection sociale vers plus d’inclusion et d’efficacité. La 4ᵉ revue du programme FRD a également mis en lumière l’engagement du Bénin en matière de réformes climatiques. Le pays est en passe d’achever les 15 mesures convenues, incluant l’intégration des enjeux climatiques dans le rapport annuel sur les entreprises publiques et la politique d’entretien des infrastructures. La mise en place d’un mécanisme de tarification de l’eau en milieu urbain vise à limiter les risques budgétaires et extérieurs. De plus, le régime d’assurance agricole indicielle et l’inclusion des données de risques climatiques dans le registre social contribueront à renforcer la résilience du pays aux chocs climatiques. Enfin, la création d’une taxonomie de transition et d’un dispositif de collecte de données climatiques marque une avancée vers un meilleur accès aux financements verts. Il faut dire que durant leur séjour, les membres de la mission ont rencontré différentes personnalités dont Romuald Wadagni, ministre d’État, ministre de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat, ministre du Développement et de la Coordination de l’Action Gouvernementale, Emmanuel Assilamehoo, directeur national de la BCEAO pour le Bénin puis d’autres hauts fonctionnaires, des représentants de la société civile, des représentants des entreprises et des agriculteurs, des donateurs et d’autres parties prenantes. En définitive, « les autorités béninoises et les services du FMI sont parvenus à un accord sur les mesures à prendre pour conclure la septième et dernière revue du programme du Bénin appuyé par le MEDC et la FEC et la quatrième revue de l’accord appuyé par la FRD, sous réserve de l’approbation de la direction générale et du conseil d’administration du FMI. L’examen par le conseil d’administration du FMI est prévu pour décembre 2025 », a conclu le Chef de la délégation.