(Un nouveau président en cours de désignation)
La 32ᵉ Assemblée générale de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) s’est ouverte le mercredi 25 juin 2025 à Abuja au Nigéria sous la présidence de Kashim Shettima, vice-président de la République fédérale du Nigeria. Elle se veut une AG de transition après des décennies de résilience et devra consacrer également l’avènement d’un nouveau Président en cette fin de semaine.
B.W.
Identifier les acquis des décennies de résilience, désigner un nouveau président, fixer les objectifs pour les périodes à venir marquée par des incertitudes ; ce sont là les principales préoccupations au cœur de la 32ᵉ Assemblée générale de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Placée sous le thème : « Construire l’avenir sur des décennies de résilience », ces assises réunissent de nombreuses personnalités venues de différents pays du continent et d’ailleurs. Ces assises se déroulent dans un contexte marqué par des défis et des prouesses. C’est également la fin d’un cycle de 10 ans au bout duquel, l’AG devrait designer un nouveau président. C’est en effet une période de transition qui devrait s’observer à plusieurs niveaux selon Ato Baah Forson, ministre des Finances du Ghana qui a procédé à l’ouverture des travaux. Il a mis notamment l’accent sur une transition multidimensionnelle. Elle devra intervenir à la fois sur le plan économique, favorisant le commerce intra-africain, la production locale et l’intégration régionale et sur le plan institutionnel, avec des banques de développement appelées à devenir d’authentiques partenaires de transformation et non plus de simples bailleurs de fonds. « Le paysage économique mondial évolue rapidement, et l’Afrique doit continuer à tracer sa propre voie, fondée sur la confiance en soi, l’intégration plutôt que l’isolement, la production plutôt que la dépendance, et la collaboration plutôt que la fragmentation…», a fait savoir le ministre avant d’embrayer sur la transition qui s’annonce.

A l’en croire, « cette transition reflète également une évolution de la pensée stratégique, avec une attention accrue portée au long terme, à l’inclusivité et à la durabilité, tout en exprimant une volonté politique affirmée d’agir dès maintenant, de manière collective et cohérente, pour construire l’Afrique de demain ». À plus court terme, Afreximbank devra restaurer sa crédibilité auprès des investisseurs en capitaux. La banque entend également travailler sur ses agrégats, même siles résultats l’agence Fitch Ratings publié le 04 juin n’ont pas convaincue la banque qui s’est plaint de ce que, l’Agence ait abaisser sa note avec perspective négative. Selon Afreximbank, les créances douteuses représentent 2,33 % du portefeuille, alors que Fitch évoque 7,4%. Ce différentiel de perception, bien qu’interprété comme un risque potentiel plutôt que réel, pourrait affecter les conditions financières des futures levées de fonds. Pour Denys Denya, vice-président senior d’Afreximbank, il y a lieu de changer l’avenir à travers un partenariat nouveau et puissant. Il a exhorté les États membres à continuer à soutenir la banque dans sa mission, car elle travaille à accompagner les pays africains dans la réalisation de leurs aspirations. Le prochain responsable de la banque quant à lui, devra œuvrer à consolider ces acquis de plus de deux décennies de résilience, structurer le financement d’un commerce africain plus ambitieux fondé sur la mise en place d’un marché unique. Il peut compter en ce début sur des rendements élevés offerts par les obligations d’Afreximbank nonobstant les risques dans certains pays actifs dans son portefeuille. Le ministre ghanéen, président de séant conduit les travaux de la désignation du prochain président. En 32 ans d’activités, Afreximbank a réalisé des progrès, atteignant 40 milliards de dollars de capital à fin 2024 contre 750 millions de dollars au départ en 1993 avec à son actif des investissements structurants dans plusieurs secteurs, notamment le commerce et les infrastructures. Le rapport 2025 sur le commerce africain met en exergue un PIB en hausse de 3,3% sur le continent. Le commerce intra-africain a progressé de 12,4 %, atteignant 220,3 milliards de dollars US. Le commerce de marchandises a quant à lui rebondi de 13,9 % avec 1 500 milliards de dollars US ; les exportations se chiffrent à 758 milliards de dollars US en croissance de +21 % et les importations à 769 milliards FCFA, soit 7,6% de plus.