(La BRVM expliquée aux citoyens, focus sur l’investissement populaire)
Après une première édition en 2017, l’Association Professionnelle des Sociétés de Gestion et d’Intermédiation de l’Uemoa (APSGI-UEMOA), a tenu à Cotonou, jeudi 09 octobre 2025, la 4ème phase de la 2ème édition de l’initiative “Les Rendez-vous de l’APSGI”. Objectif : vulgariser la bourse, renforcer la culture financière et élargir la base des investisseurs dans un espace communautaire où moins de 200 000 comptes-titres sont recensés pour plus de 150 millions d’habitants.
Sylvestre TCHOMAKOU
Dans la sous-région ouest-africaine où l’épargne reste majoritairement informelle, l’Association Professionnelle des Sociétés de Gestion et d’Intermédiation de l’Uemoa (APSGI-UEMOA) veut réécrire la relation des populations avec la bourse. C’est dans cette perspective que la faitière des sociétés de bourse a ouvert, jeudi 9 octobre 2025, à Cotonou, la 4ᵉ étape de la 2ᵉ édition de son initiative « Les Rendez-vous de l’APSGI ». Placé sous le thème « Avec la bourse, investir aujourd’hui pour mieux vivre demain », ce salon itinérant destiné aux médias, investisseurs et grand public, s’inscrit dans une démarche d’éducation financière et d’inclusion économique. Panels, échanges et témoignages ont meublé la journée autour des sujets tels : “Dynamiser le marché financier par la digitalisation : comment la technologie facilite l’accès à l’investissement pour tous ?”; “Devenir une société cotée en bourse : Défis et implications”; ou encore “La bourse au service de vos projets personnels : Garantir sa retraite, financer l’éducation, l’immobilier et plus encore.”. A travers ces thèmes, l’APSGI entend faire tomber les préjugés qui freinent l’investissement populaire et dépasser de loin la capitalisation actuelle du marché qui est estimée à plus de 21 000 milliards de FCFA.

Pour Soualiou Fadiga, Directeur exécutif de l’association, il est important d’accélérer la mobilisation de l’épargne locale pour permettre à la BRVM de mieux accomplir sa vocation de moteur du financement collectif. « Notre ambition à travers ce salon est de relayer la bonne nouvelle que l’investissement à la BRVM est un puissant moyen pour faire fructifier son épargne. En effet, les produits du marché financier offrent des rentabilités très intéressantes. Il est surtout important de relever que la bourse est accessible à tous ». Saisissant l’occasion, il n’a pas manqué de déplorer le faible taux de participation des populations actives. À peine 200 000 comptes-titres ouverts dans toute l’Union, soit une part infime de la population. « Si nous atteignions ne serait-ce que 10 % de la population active, la capitalisation actuelle pourrait être multipliée par 20 ou 30 », a-t-il estimé.
Élargir la base des investisseurs

De son côté, Roselyne Abé, présidente de l’APSGI, a rappelé le sens de cette démarche collective. « Les fondateurs du marché financier aspiraient à en faire un pilier de l’économie régionale. Cependant, après 28 années d’existence, une question se pose : comment rendre notre marché plus dynamique et plus efficient ? C’est précisément sur l’élargissement de la base des investisseurs que se concentre l’événement de ce jour », a-t-elle indiqué. Elle a insisté sur la nécessité de vulgariser la culture boursière, notamment auprès de la jeunesse, et de faire de la bourse un levier accessible à toutes les couches sociales.

L’APSGI veut, à travers ces rendez-vous, « dissiper toute incompréhension associée à l’idée selon laquelle le marché financier et la bourse seraient réservés à une élite ». Les discussions ont également mis en avant le rôle des sociétés de gestion et d’intermédiation dans la promotion de la transparence et la diversification des produits financiers. Appuyée par la BRVM, le DC/BR, et plusieurs SGI nationales (UCA, SGI Bénin, Africa Bourse, BFS, AGI, SGI Togo et Mali), l’initiative entend poursuivre sa tournée dans l’Union, avec le Mali comme prochaine étape. L’ambition est de faire de la bourse ouest-africaine non plus une affaire d’initiés, mais un outil collectif de prospérité et de développement durable.